Pratique

Le stationnement à cheval en voie de disparition

© Shutterstock, Media365

Les centres-villes font de la place aux piétons et à la mobilité douce en supprimant des places de stationnement. Une solution qui n'est pas du goût des automobilistes.

Le stationnement dans les villes devient au fil du temps une préoccupation pour tous les usagers de la route. Se garer n'est plus aussi simple qu'avant. Désormais, la chasse aux places gratuites, aux parkings abordables et aux transports en commun bat son plein. Le stationnement à cheval est dans le collimateur des communes pour faire de la place dans les rues. Pour rappel, il est interdit de se garer sur un trottoir sous peine d'une amende de 135 € (majorée à 575 €). Vous pouvez vous garer sur le trottoir lorsqu'un emplacement à cheval est délimité entre la chaussée et le trottoir (généralement par des pointillés au sol).

Où se garer ?

Supprimer des places à cheval et les remplacer par des poteaux, cette idée ne passe pas pour les automobilistes. Si certains perdent du temps pour trouver désespérément une place, d'autres n'hésitent pas à se mettre en infraction sur le bord de la route, l'espace de quelques minutes. Pour les conducteurs, la solution est ailleurs : « Il faudrait plus de parkings gratuits et de transport en commun », témoigne l'un d'eux. Il n'y a pas que les automobilistes qui sont en colère. Qui dit moins de places au centre-ville dit moins d'activité pour les commerçants. Les clients n'hésiteront pas à fuir vers les centres commerciaux extérieurs ; une preuve supplémentaire qu'un problème est bien présent.

Pourquoi supprimer des places ?

Pour Vincent Kornprobst, adjoint au maire de la ville de Marseille, ce procédé vise à augmenter la rotation des véhicules : « On remarque les places payantes ou à durée limitée augmentent la rotation de 8 à 9 voitures par jour contre 2 ou 3 pour des places gratuites. » Une privatisation de l'espace public qu'il est temps de changer pour donner à chacun la possibilité de se garer.

Tous mécontents ?

Si les automobilistes et commerçants y voient un problème, les piétons, eux, se réjouissent de ce changement. Le stationnement à cheval est parfois « sauvage » et gêne la circulation sur les trottoirs. Se balader en poussette ou se déplacer en fauteuil roulant est parfois impossible lorsqu'un véhicule est garé en quinconce. Une sécurité supplémentaire qui rassure les passants. Le stationnement à cheval sera-t-il définitivement abandonné en France ? À Marseille par exemple, la municipalité souhaite supprimer 2 000 places de ce type d'ici trois ans.

publié le 13 novembre à 05h45, Thibaut Simon, Media365

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