Rédaction Media365, publié le 9 mai
Les dernières normes européennes en matière de sécurité poussent les assistances à la conduite à être de plus en plus envahissantes et de moins en moins contrôlables. Mais même quand les constructeurs ont le choix pour leurs innovations, certains proposent des nouveautés « farfelues ». Petit moment de réflexion...
Commençons par aborder les nouveautés les plus récentes. En observant le premier SUV coupé de la marque Polestar, baptisé « 4 », nous avons tous constaté l'absence de lunette arrière, remplacée par une caméra. S'il est vrai que certains véhicules utilitaires n'offrent pas de vitre arrière, il s'agit d'un choix plutôt surprenant pour une voiture de tourisme.
Des aides... Vraiment ?
Polestar argumente en mettant en avant le champ plus large qu'offre la vision d'une caméra dans l'habitacle. Oui, peut-être, mais contrairement à une caméra placée à l'arrière, une vitre ne tombe pas en panne et ne coûte pas un rein à remplacer ! D'ailleurs, si on y regarde de plus près, une découpe a déjà été réalisée dans la carrosserie arrière pour la remplacer par une vitre... Polestar fera-t-elle un pas en arrière si les clients n'approuvent pas ce choix technique/stylistique ? Affaire à suivre.
Tout tactile et lumière du soleil
Autre « innovation » du moment sur laquelle on ose lancer le débat. Celle-ci vient de la marque « sœur » de Polestar, Volvo (toutes deux appartiennent au groupe chinois Geely). Dans le nouveau SUV-amiral EX90, l'éclairage peut être assuré par des LED « proches de la lumière du soleil ». Toujours selon le communiqué du constructeur, « la suppression de la lumière bleue, associée à une lumière non scintillante émise par les luminaires de l'habitacle, peut contribuer à réduire la fatigue oculaire et les maux de tête associés à cette exposition. » Avez-vous déjà entendu quelqu'un se plaindre de maux de tête à cause de l'éclairage de son véhicule ? Simple question...
Et mentionnons encore que l'habitacle du EX90 accueille un écran tactile XXL, sans doute bien plus susceptible de causer des migraines à ses passagers... D'ailleurs, nous pourrions aussi nous interroger sur cette tendance du « tout au tactile » qui, selon l'immense majorité de la presse automobile spécialisée, est accidentogène. À bord du nouveau Cupra Tavascan, le seul bouton « physique » restant est le bouton des feux de détresse !
Ces aides qui veulent vous envoyer dans le décor...
Terminons ce moment de réflexion avec la difficulté de désactiver certaines aides à la conduite. Depuis juillet 2022, à bord de voitures neuves, il est plus complexe de couper certaines assistances. Ici, précisons qu'il ne s'agit pas d'un choix des constructeurs, mais d'une volonté de l'Europe. Au lieu d'effectuer une seule opération pour désactiver ces assistances, il faut en effectuer 2, voire 3. Bref, il faut quitter la route des yeux 2 à 3 fois plus longtemps et donc, se mettre en danger !
Et si on coupait ?
D'accord, mais vous devez peut-être vous demander : « Pourquoi couper les assistances à la conduite ? » Tout simplement car certaines « aides » (les guillemets sont de rigueur), comme le maintien dans la voie par exemple (lane assist et autres), ne sont absolument pas au point ! Soyons concrets. Même avec les meilleurs systèmes de conduite semi-autonome du marché, dans les travaux, quand de nouvelles bandes avec des lignes jaunes sont dessinées au sol, c'est toujours un véritable enfer car la direction est complètement perdue : elle donne des coups de volant à gauche, des coups de volant à droite, car elle ne sait absolument pas quelle bande choisir. Faut-il suivre les lignes blanches ou les lignes jaunes ?
En résumé, la soi-disant « aide » au maintien dans la voie veut vous envoyer dans le décor ! Voilà de quoi sérieusement mettre en doute la conduite totalement autonome dont on nous parle si souvent.
Mais restons positifs : nous verrons sûrement, à l'avenir, encore de nombreuses innovations, de vraies innovations, celles qui nous facilitent nos déplacements...