Quentin Pannaud, Media365, publié le 12 janvier
Renault a enregistré en 2022 une baisse de ses ventes de quasiment le double du marché. Mais dans les faits, la création de valeur est en augmentation, grâce à la nouvelle stratégie de la marque...
Après le Covid de 2020 et 2021, l'année 2022 a été marquée par une pénurie de puces provenant de Chine et de câbles provenant d'Ukraine. Lesquelles ont provoqué de gros retards de livraisons de voitures neuves, malgré des carnets de commandes remplis pour les constructeurs. Cette « crise de l'offre » a fait chuter les immatriculations de voitures neuves en France de 7,8%. Elles se chiffrent à 1 529 035 unités. Comme référence, l'année 2019 qui était la dernière année « normale » pour le marché auto, enregistrait 2,2 millions d'immatriculations.
Un bilan mitigé pour Renault
Pour Renault, cette baisse est encore plus importante, puisque le constructeur a enregistré -14,7% sur l'année. Ce sont respectivement 236 405 véhicules particuliers et 99 566 véhicules utilitaires légers qui ont été immatriculés. Un bilan pas si catastrophique, car l'après-Carlos Ghosn a poussé Renault à privilégier la valeur créée aux volumes écoulés. Concrètement, le prix des modèles a augmenté chez Renault, la marque est montée en gamme, et s'est recentrée sur le canal plus profitable des particuliers. Des stratégies qui devraient lui permettre à terme d'améliorer davantage ses finances plombées par les nombreuses crises de ces dernières années. C'est toute la stratégie du plan « Renaulution » dévoilé en janvier 2021 par son nouveau directeur Lucas Di Meo : faire de Renault une marque plus « premium », plus technologique, et donc plus profitable...
Le constructeur reste leader en France des véhicules utilitaires (28,6% de part de marché), et a en outre enregistré des hausses dans ses ventes d'hybrides (+55,8%), d'électriques (+24,5%), et d'Alpine (+32,1%). Plusieurs modèles sont prévus pour 2024, à commencer par le crossover R4 et le grand SUV familial électrique Scénic.