L'UE plie face à l'Allemagne et autorise les carburants synthétiques après 2035

, publié le 8 avril

Alors qu'aucune voiture neuve ne devrait être immatriculée après 2035 dans l'UE avec une motorisation thermique, la décision de la Commission d'autoriser les carburants synthétiques pourrait rebattre les cartes du « tout électrique » vers lequel on se dirige.


L'Union européenne a depuis longtemps l'ambition de devenir un leader mondial dans la transition vers l'énergie électrique
. Pour atteindre cet objectif, elle a progressivement renforcé les normes anti-pollution, comme en témoigne la récente norme Euro 7, qui impose des restrictions encore plus strictes en matière d'émissions de moteurs à combustion. De plus, les ZFE (zones à faibles émissions) se multiplient en Europe, qui autorisent uniquement les véhicules les moins polluants à circuler.

Dans l'ensemble, l'UE pousse depuis de nombreuses années pour une transition complète vers l'énergie électrique, et la plupart des États membres et des constructeurs automobiles se sont engagés à remplacer progressivement leurs modèles thermiques par des modèles électriques. Certaines marques ont prévu de passer à une production de 100% de véhicules électriques d'ici 2025, tandis que d'autres atteindront cet objectif en 2028 ou en 2032. L'objectif final est que toutes les nouvelles voitures immatriculées dans l'UE en 2035 soient électriques.

« Carburant synthétique » : le mot magique pour autoriser les voitures thermiques après 2035 ?

Cette idée avait été discutée pendant plusieurs mois et avait été officiellement adoptée par un vote des 27 États membres en février dernier. Cependant, récemment, la question de l'utilisation de carburants « zéro émission » a été soulevée. L'Allemagne a finalement fait marche arrière et a plaidé pour la reconnaissance des carburants synthétiques, en faveur de leur autorisation après 2035. Ces carburants sont obtenus à partir de CO2 « recyclé » provenant d'activités industrielles utilisant de l'électricité bas carbone.

L'Allemagne souhaitait que ces carburants soient considérés comme « zéro émission », et l'UE a finalement accepté cette position. D'autres pays de l'Union européenne s'étaient aussi fervemment opposés à cette interdiction du moteur thermique après la date fatidique de 2035. C'est le cas notamment de l'Italie, la Pologne, la République tchèque, la Roumanie, la Slovaquie et la Hongrie. Avec une telle mesure, les cartes de l'industrie pourraient être rebattues, et les constructeurs pourraient commencer à se pencher davantage sur cette énergie, en parallèle de leur transition vers l'électrique...

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