Fin du monopole des pièces détachées : le pouvoir d'achat peut souffler !

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, publié le 6 février

Les constructeurs automobiles n'ont plus le monopole sur les pièces détachées ! En 2023, équipementiers et sous-traitants indépendants pourront distribuer (presque) librement les pièces visibles (carrosserie, vitrage). De quoi faire baisser la facture atelier de manière conséquente !

Quand on parle de concession automobile, cinq activités se confondent. Il y a la vente de voitures neuves bien sûr (VN), celle de voitures d'occasion (VO), mais aussi l'après-vente avec l'atelier et la pièce de rechange, et enfin un pôle solutions de financement pour accompagner les clients avec un crédit, une location longue durée, etc. À l'heure actuelle, même si le VN occupe une place centrale dans une concession, c'est en réalité l'activité après-vente qui marge le plus, et dégage davantage de bénéfices.

Des inégalités sur la pièce de rechange

Mais entre les distributeurs, les inégalités à ce sujet persistent, et opposent les filiales officielles des constructeurs (Peugeot Retail Business, Renault Retail Group, Volkswagen Group Retail France...) et les concessionnaires indépendants (Emil Frey, Gueudet, Jean Lain, Neubauer...). Pourquoi ? Parce que les pièces de rechange nécessaires aux ateliers (carrosserie, vitrage, optiques...) ne sont pas accessibles partout. Il y a des pièces dites « captives » qui sont faites par le constructeur et sur lesquelles il a un droit de propriété (pièces de carrosserie et vitres notamment). Dont disposent à moindres coûts les filiales de distribution des constructeurs. Mais aussi des pièces semi-captives fabriquées par un équipementier agréé et sous contrat (Bosch, Valeo, Magna, etc.) et enfin des pièces concurrencées, ouvertes à tous et que n'importe quel sous-traitant peut distribuer.

La fin du monopole sur les pièces visibles

Le problème qui se posait jusqu'à présent était l'accès aux pièces captives, qui passaient - propriété oblige - systématiquement par les constructeurs. Lesquels proposaient des prix bien plus élevés que les équipementiers ou les sous-traitants. Faire changer un phare ou un pare-chocs était donc particulièrement coûteux. Figurez-vous que tout ça, c'est terminé ! Le marché des pièces détachées se libéralise en 2023, et depuis le 1er janvier, les constructeurs n'ont plus de monopole sur les pièces captives, dites « visibles ».

Une aubaine pour les ateliers, et surtout pour les clients, puisqu'on peut espérer voir le prix moyen d'une facture atelier baisser de 15 à 30% en moyenne ! Cela ne sera toutefois pas à effet immédiat : un équipementier sera autorisé à distribuer une pièce d'origine constructeur seulement 10 ans après sa date d'enregistrement. C'est-à-dire qu'aujourd'hui Valeo ou Bosch pourront par exemple distribuer des vitres et phares de Renault Captur de 2013, mais pour la Peugeot 308 de 2023, il faudra attendre dix ans !

Une manière pour les constructeurs de garder un tant soit peu l'avantage sur ce marché florissant. Avec un parc automobile français âgé en moyenne de 11 ans, la plupart des Français seront tout de même gagnants. Une bonne nouvelle pour le pouvoir d'achat !

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