Concessions autoroutières : les péages vont-ils être contraints de baisser leurs tarifs ?

, publié le 7 avril

Négociées en 2006, les durées de concessions entre l'État et les sociétés d'autoroutes prévoyaient la rentabilité du système autour de 2032. Le ministre de l'Économie Bruno Le Maire a reconnu que certaines d'entre elles étaient en réalité déjà rentables, et pourraient donc être forcées de baisser les tarifs de leurs péages.

À l'époque de la privatisation des autoroutes en 2006, les conditions négociées entre l'État et les trois sociétés ayant remporté l'appel d'offres (Vinci, Eiffage, Albertis) prévoyaient que le système serait rentable d'ici 2032. Il avait été convenu avec l'État d'augmenter les tarifs de péage chaque année pour atteindre un équilibre entre les dépenses et les recettes à cette date. Toutefois, certaines concessions accordées aux sociétés autoroutières se sont avérées plus rentables que prévu, et plus tôt que prévu aussi. Lors d'une réunion devant les commissions des Finances et du Développement durable de l'Assemblée nationale le 22 mars dernier, le ministre de l'Économie et des Finances, Bruno Le Maire, a admis que les calculs effectués lors de la privatisation des autoroutes en 2006 étaient incorrects. Les taux d'intérêt ayant fortement baissé, les sociétés concessionnaires ont pu rembourser leur investissement à moindre coût, ce qui a amélioré leur rentabilité. Le ministre a déclaré : "Nous nous sommes trompés".

Les péages contraints de baisser leurs prix ?

Ainsi, pour résoudre cette situation, Bruno Le Maire envisage maintenant de raccourcir la durée des concessions de quelques années, car c'est « la voie qui nous paraît juridiquement la plus solide et économiquement la plus prometteuse ». Cette rupture préalable pourrait entraîner des indemnités pour les entreprises concernées si le juge considère que la rentabilité des concessions est raisonnable. Une autre option serait de forcer les concessions à baisser les tarifs de péage de plus de 60% pour se conformer aux prévisions de rentabilité établies en 2006. Car ce qui fait jaser dans cette histoire, c'est que les tarifs au péage aient continué d'augmenter même lorsque certaines sociétés concessionnaires étaient déjà rentables. Le ministre délégué aux Transports, Clément Beaune, a annoncé l'organisation d'Assises des autoroutes d'ici cet été pour étudier les différentes options possibles.

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