Thibaut Simon, Media365, publié le 28 avril
L'Observatoire National Interministériel de la Sécurité Routière a rendu publics les chiffres de la mortalité routière pour le mois de mars 2023. Le début de l'année avait connu d'importantes variations, mais la tendance semble être plus positive pour ce premier trimestre.
Le baromètre mensuel de la mortalité routière nous apporte un premier enseignement. Par rapport au mois de mars 2022 (226 décès enregistrés), le nombre de tués sur la route a baissé de 14 % en mars de cette année. 195 décès ont été enregistrés en France métropolitaine et 17 en outre-mer. Pourtant, les mois de janvier et février 2023 ont connu des tendances différentes.
Au début de l'année, les chiffres avaient montré une stagnation avant de repartir à la hausse en février. Cette fois, le recul est annoncé. La baisse des morts sur la route est visible notamment dans trois catégories :
Chez les cyclistes avec 10 décès en moins
Chez les automobilistes avec un recul de 11 %
Chez les jeunes avec un recul de 51 %
Contexte Covid-19
Un constat pré et post-pandémie est à faire. La crise du Covid-19 a modifié les déplacements des Français.
On peut analyser qu'entre la période 2019 et celle des 12 derniers mois, la mortalité a baissé dans quasiment toutes les catégories et tranches d'âge confondues. Par exemple, sur toute l'année 2019, les automobilistes tués sur la route étaient 1 622 alors qu'il y en a eu 1 524 sur les 12 derniers mois.
Le bilan est similaire pour la mortalité piétonne avec 483 tués en 2019 contre 470 sur les 12 derniers mois.
Cependant, on notera que la mortalité vélo a légèrement augmenté entre 2019 (236 cyclistes tués) et les 12 derniers mois avec une hausse de 26 %. Les Français sont de plus en plus attirés par la mobilité douce à deux ou trois roues, et sur de courts trajets.
Moins de blessés graves sur les routes
La deuxième constatation visible est le recul des blessés graves en mars avec 1 031 personnes touchées ; unebaisse de 15 % par rapport à l'an dernier. Cette information se décline sur l'ensemble des modes de déplacement.
Tout comme la mortalité entre 2019 et les 12 derniers mois, le nombre de blessés graves est en baisse côté automobile, deux-roues motorisés ainsi que chez les jeunes et les séniors.
Mais les déplacements en EDPM, c'est-à-dire en engin de déplacement personnel motorisé (trottinettes, monoroue, hoverboard par exemple) continuent d'augmenter. Sur les 12 derniers mois, 600 blessés graves ont été recensés.
Attention à l'arrivée des beaux jours
Si la situation semble s'améliorer, certaines données sont à analyser en tenant compte de différents paramètres. L'augmentation des prix des carburants peut expliquer la baisse de l'utilisation de la voiture par exemple et donc de la mortalité. Tout comme la météo peut expliquer des périodes d'utilisation différentes de la voiture ou du vélo.
Les congés du mois de mai et l'arrivée de l'été devraient montrer un accroissement des déplacements. Espérons que cette hausse de "transhumance" ne gâche pas la tendance positive du moment.