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Zéro émission en 2035 : l'Italie tient tête à Bruxelles

© Shutterstock, Media365

Alors que pays et constructeurs s'activent pour se conformer désespérément aux objectifs 2035 de Bruxelles, l'Italie de Giorgia Meloni ne voit pas cela d'un bon œil, et l'a bien fait savoir.

C'est une des grandes mesures prises par la Commission européenne concernant l'automobile. Bruxelles veut bannir les moteurs thermiques des routes d'Europe d'ici 2035, pour ne proposer plus qu'exclusivement des modèles zéro émission. Alors que le diesel - et l'essence - était encore roi il y a quelques années, ces annonces ont contraint les constructeurs à se mettre en ordre de bataille pour l'électrification de leurs gammes. Car bannir le thermique signifie bien sûr développer l'électrique. À ce sujet, pays et constructeurs ne sont pas logés à la même enseigne. L'utilisation de technologies électriques pose en effet de nouveaux défis, pour les pouvoirs publics, les ingénieurs et bien entendu les automobilistes.

Une crise économique, environnementale, et sociale

Des défis pour les uns, des missions impossibles pour d'autres. Si certains pays, comme les Nordiques (Norvège, Suède, Danemark) ou les Pays-Bas par exemple, sont bien partis pour remplir - sereinement - ces nouveaux devoirs, d'autres comme l'Italie, rencontrent plus de difficultés.  Il y a déjà un facteur social, puisque le pays est empêtré dans la crise, victime d'une inflation record qui pénalise grandement le pouvoir d'achat des Italiens. Acheter une voiture électrique, qui coûte en moyenne 35 000 euros, n'est pas envisageable pour une grande partie de la population. Une situation que l'on constate déjà aujourd'hui, puisque seuls 4% des véhicules immatriculés dans le pays en 2021 étaient 100% électriques. L'ex-Premier ministre et actuel ministre des Transports Matteo Salvini n'en démordait pas lors d'une récente interview à Bloomberg. « Cela n'a aucun sens, tant sur le plan économique, environnemental, que social. »

Une clause de revoyure en 2026

Car sur le plan économique, l'Italie doit aussi répondre à plusieurs challenges, comme investir dans l'installation de bornes, soutenir l'explosion des prix de l'énergie, et accompagner sa propre transition énergétique. Le pays est en effet l'un des plus gros importateurs d'électricité, et doit repenser son système de production, qui repose aujourd'hui essentiellement sur les énergies fossiles. Le nouveau gouvernement de Giorgia Meloni a donc beaucoup à faire. Heureusement, la Commission a prévu une clause de revoyure en 2026 pour éventuellement revoir les objectifs de 2035.

 

publié le 16 décembre à 08h00, Quentin Pannaud, Media365

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