Sécurité : faut-il abattre les arbres le long de nos routes ?

Sécurité : faut-il abattre les arbres le long de nos routes ? ©Pixabay, Media365

, publié le 22 mars

Responsable pour 10% des accidents mortels, les arbres ont-ils encore un avenir sur nos routes de France ? Certains départements les abattent, certains les déplacent, et d'autres les remplacent par des dispositifs alternatifs...

Les chiffres parlent d'eux-mêmes. Il y a un siècle, on trouvait 1 million d'arbres le long de nos routes en France, contre seulement quelques centaines de milliers aujourd'hui. Dans le temps, ils étaient très populaires car ils offraient des zones ombragées aux voyageurs à cheval, et retenaient la poussière des calèches pour la tranquillité des riverains. Mais aujourd'hui, et alors que d'autres solutions modernes les ont largement remplacés, ils poseraient de sérieux problèmes de sécurité. La Sécurité routière estime encore à 10% les accidents mortels causés par les arbres jouxtant la route. Car plusieurs d'entre eux sont aujourd'hui multi-centenaires, leur tronc se rapprochant parfois dangereusement de la chaussée, au-delà de la distance théorique d'un mètre.

Abattre ou déplacer les arbres ?

Dès lors, quelles solutions sont possibles pour assurer la sécurité des automobilistes ? Pour beaucoup de territoires, c'est la manière forte : abattre les arbres gênants. Le département de la Haute-Marne (52) a par exemple annoncé vouloir abattre 735 arbres le long de ses routes. Pour certains, il s'agit surtout de se débarrasser de ceux présentant une fragilité, les arbres malades et les arbres morts en l'occurrence. Mais pour d'autres, qu'importe l'état de l'arbre, s'il gêne, il doit sauter. De son côté, le département voisin de la Meurthe-et-Moselle préfère les déplacer, à une distance d'environ 7 mètres de l'extrémité de la chaussée, pour prévenir d'éventuels accidents.

Installer des glissières ou des haies ?

Y a-t-il des alternatives ? Les glissières de sécurité, largement répandues en France, permettraient de garder les arbres tout en sécurisant la chaussée. Le problème, c'est que s'agissant de dispositifs déformables (qui absorbent le choc en cas de collision), les glissières doivent être placées au minimum à 90 cm de l'obstacle qu'elles protègent, pour éviter de le percuter en cas de choc. Un scénario parfois impossible à mettre en place, notamment quand les arbres gênants sont situés trop près de la route. Autre solution : installer des haies. Cinq fois moins chères que les glissières, elles permettent de préserver la biodiversité locale tout en assurant la sécurité des automobilistes , agissant comme un « airbag naturel », bien moins dangereux qu'un platane.

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