Que se passe-t-il à l'usine Stellantis de Poissy qui va se mettre à l'arrêt ?
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Le groupe Stellantis vient d'annoncer mettre à l'arrêt son site francilien de Poissy (DS 3 et Opel Mokka) pour une période de trois semaines au mois d'octobre, en réponse à une crise multifactorielle.
« Adapter son rythme de production à un marché difficile en Europe », c'est en ces mots que le groupe Stellantis vient d'annoncer la mise à l'arrêt de son usine d'assemblage de Poissy, dans les Yvelines (78). Le site, qui assemble encore les Opel Mokka et DS 3 , est en perte de vitesse ces dernières années, la production journalière étant passée de 1 000 à 420 véhicules en quelques années. Stellantis essuie par-là le revers que connaît l'industrie automobile sur le continent européen, face à des ventes de voitures neuves en berne, les balbutiements de l'électrique, et l'épée de Damoclès de Bruxelles qui prévoit d'interdire la vente de nouvelles voitures thermiques à partir de 2035.
Des constructeurs et équipementiers chahutés par la crise
La France, comme l'Allemagne, la Belgique ou l'Italie, connaît aussi une délocalisation d'une partie de sa production, les constructeurs cherchant des débouchés dans des pays où les coûts sont plus raisonnables : Espagne, Slovaquie, République tchèque, Hongrie. L'exemple de nos Renault Clio, Citroën C3 et Peugeot 208 , qui sont parties vers d'autres latitudes alors qu'elles étaient autrefois assemblées en France, le montre cruellement. Du côté des équipementiers aussi, la souffrance est palpable, Valeo et Michelin ayant annoncé la fermeture de trois sites de production de pièces en France.
2 000 emplois menacés à Poissy
Chez Stellantis, l'inquiétude montre auprès des 2 000 salariés du site francilien, car ce type de "coupure temporaire" peut se reproduire à l'avenir. Pire, une fermeture définitive n'est pas à exclure, car le groupe aux 15 marques a un appareil de production en surcapacité et doit bien tailler des croupières quelque part. L'avenir du site est donc incertain. Stellantis fera-t-elle le même choix stratégique que Renault à Flins, le site des Yvelines qui a abandonné la production de voitures neuves pour se lancer dans le reconditionnement de véhicules d'occasion ? L'histoire n'est pas réglée et l'inquiétude n'est pas près de s'arrêter.
publié le 29 septembre à 07h00, Quentin Pannaud, Media365