Pourquoi les voitures diesel reviennent-elles en force sur le marché du neuf ?

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Malgré des ventes en baisse sur le continent européen, les modèles embarquant une motorisation diesel continuent d'intéresser les constructeurs automobiles. Et plusieurs raisons peuvent l'expliquer.
Après un premier passage sous le seuil symbolique des 10% d'immatriculations de voitures neuves en 2023, le diesel a continué à dégringoler en 2024 en France , où il ne représentait plus que 7,3% des ventes (d'après la plateforme PFA). Depuis le fameux Dieselgate ayant touché le groupe Volkswagen en 2015, cette motorisation n'est plus vraiment en odeur de sainteté. Les contraintes d'émissions polluantes mises en place par Bruxelles ont poussé la plupart des constructeurs à réduire drastiquement leur offre ces dix dernières années. Pourtant et à contre-courant de cette tendance, on observe un retour en force du diesel ces derniers mois !
Des revirements chez plusieurs marques
Stellantis a réintroduit cette énergie sur ses ludospaces (Peugeot Rifter, Citroën Berlingo, Opel Combo...) et Fiat sur sa Tipo, tandis que Citroën a décidé de prolonger la durée de vie de son C5 Aircross diesel, Peugeot celle de sa compacte 308 BlueHDi. De leur côté, les marques allemandes et/ou premiums continuent de faire largement confiance au « mazout ». Volkswagen (qui possède 9 modèles diesel à son catalogue) propose par exemple un bloc sur son nouveau Tayron, BMW (18 modèles) sur son nouveau X5, Audi sur ses dernières A5 et A6, Mazda sur ses CX-60 et CX-80. Mais comment expliquer un tel revirement de situation, alors que cela fait des années que l'on croyait le diesel mort et enterré ?
Bruxelles fait une fleur aux constructeurs
Et bien déjà, les ventes de voitures 100% électriques, fer de lance des constructeurs en Europe, sont en dessous des niveaux espérés. Elles ont légèrement fléchi en France l'année dernière, se sont carrément effondrées en Allemagne, le premier marché automobile du continent (-27,4% !). Autre explication : en parallèle des modèles hybrides, conserver une offre diesel reste primordial pour de nombreuses marques, car ces modèles intéressent toujours une partie de la clientèle, à commencer par les montagnards ou les caravanistes. Enfin, Bruxelles a assoupli les règles relatives aux émissions de CO2 des constructeurs . Ils ont trois ans pour payer leurs amendes de dépassement des taux, contre un an à l'origine. Ils vont toutefois être confrontés à un drôle de dilemme : celui de développer des voitures électriques tout en réinvestissant dans des technologies thermiques, avant l'échéance fixée en 2035...
publié le 7 avril à 07h00, Quentin Pannaud, Media365