Pourquoi ces pays augmentent la vitesse sur leur autoroute ?
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Après l'annonce de la République tchèque et des Pays-Bas de rehausser la vitesse maximale autorisée sur leur autoroute, une question se pose : le lien entre vitesse et accidentologie serait-il remis en cause ?
En République tchèque, le gouvernement a récemment décidé d'autoriser une vitesse maximale de 150 km/h sur certaines portions d'autoroutes soigneusement sélectionnées. Cette décision, qui devrait entrer en vigueur dans les deux prochaines années, placera le pays parmi ceux ayant les limites de vitesse les plus élevées en Europe ! De même, aux Pays-Bas , des discussions ont eu lieu pour augmenter la vitesse maximale à 130 km/h sur certaines voies rapides, contre 120 km/h précédemment.
À contre-courant des politiques françaises
Une situation qui contraste fortement avec l'approche adoptée par la France il y a quelques années. En 2018, le gouvernement français a réduit la vitesse maximale sur les routes secondaires sans séparateur central de 90 km/h à 80 km/h, pour réduire le nombre d'accidents mortels sur ces routes. Malgré des résultats initiaux positifs, la mesure s'était avérée extrêmement impopulaire au point que, face à la forte opposition, notamment celle du mouvement des "gilets jaunes", le gouvernement français avait finalement fait marche arrière. En 2019, il accordait aux départements la possibilité de revenir à la limite de 90 km/h sur certaines routes. Alors, qui a raison ?
Un lien entre vitesse et accidentologie ?
Les chiffres français montrent une corrélation claire entre la réduction de la vitesse et la diminution des accidents mortels. L'institut de recherche français Cerema et l'Observatoire national de la sécurité routière ont constaté que la réduction de la vitesse à 80 km/h avait entraîné une diminution de 127 décès sur les routes concernées au cours des six premiers mois de son application. Malgré tout, les partisans de l'augmentation des limites de vitesse avancent que les véhicules modernes sont capables de gérer en toute sécurité des vitesses plus élevées et que cela pourrait réduire significativement les temps de trajet. Pourtant, on considère qu'une augmentation de la vitesse de 130 km/h à 150 km/h sur un tronçon de 50 kilomètres ne se traduit que par un gain de temps de deux minutes... Pour se faire réellement une idée, il sera intéressant d'examiner l'évolution des chiffres d'accidentologie dans les pays ayant augmenté la vitesse maximale sur leur autoroute. Cela sera encore la meilleure manière de savoir si une telle mesure revêt un réel intérêt.
publié le 10 mars à 07h00, Quentin Pannaud, Media365
