Thibaut Simon, Media365, publié le 21 mars
Dans plusieurs communes françaises, des militants écologistes s'attaquent aux pneus des SUV. Une manière pour eux de dénoncer, qui ne plaît pas toujours aux automobilistes, car le danger d'un accident est bien présent.
La pratique est bien connue en France et dans 18 autres pays du globe. Des « gangs » de dégonflage de pneus arpentent les rues pour s'attaquer aux SUV (Sport utility vehicles). La raison ? Jugés polluants par ces collectifs, des actions sont menées la nuit pour dénoncer la crise climatique actuelle. Le secteur du transport représente en France quasiment 30 % des émissions nationales de gaz à effet de serre. Alors, qui soutenir ?
Une pratique nocturne
À la nuit tombée, les membres des collectifs se baladent dans les rues de l'Hexagone à la recherche des véhicules polluants. Pas de marque en particulier, mais une voiture bien précise : le SUV. Leur action est rapide, discrète et revendiquée sur les réseaux sociaux. « On met une lentille ou une graine dans la valve, on rebouche et le pneu se dégonfle tout seul », explique une militante. Les photos de leurs actes sont ensuite publiées et un tract est déposé sur le pare-brise : « Attention, votre SUV tue ! ». Sauf que du côté des automobilistes, les préjudices sont multiples.
Dégradation et dangerosité
Si certains comprennent la cause, d'autres estiment que ce n'est pas le moyen idéal d'action. Les victimes de ces actes font face à plusieurs problèmes. Au-delà de la réparation à prévoir qui peut coûter plusieurs centaines d'euros, c'est un préjudice professionnel qui est constaté. La voiture est indispensable pour certains travailleurs, alors une fois qu'elle est immobilisée, le coût est plus important. Dans la ville rose, des garagistes constatent une augmentation des interventions sur ce type de problème. Une vingtaine par mois. Mais dégonfler un pneu peut avoir d'autres conséquences plus graves. La jante peut être endommagée et si l'automobiliste ne s'en rend pas compte, un accident peut vite arriver après la perte de contrôle du véhicule.
Un combat sans fin ?
Les militants écologistes ne sont pas près de s'arrêter. S'ils peuvent être poursuivis pour dégradation, mise en danger d'autrui et condamnés à un an de prison et 15 000 € d'amende, ce risque est pour eux inférieur aux conséquences du réchauffement climatique. Entre militants écologistes et automobilistes, la partie ne semble pas se terminer de sitôt.