Les radars améliorent-ils la sécurité routière ?

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, publié le 2 avril

Pas toujours appréciés par les usagers de la route, les radars montrent pourtant leur efficacité. Moins de morts et une vitesse moyenne qui diminue.

Entre les automobilistes et les radars, ce n'est pas toujours une belle histoire d'amour. Certains y voient une répression constante de l'État et une « machine à fric » qui sert uniquement à verbaliser. En 2022, tous les records étaient (quasiment) battus avec 25,5 millions de véhicules flashés et 42,5 millions de PV dressés. La présence des radars sur les routes est pourtant utile. Les chiffres témoignent justement des progrès constatés. En octobre dernier, les radars automatiques ont fêté leurs 20 ans d'existence.

Un bilan contrasté

La grande question, qui se pose du côté des conducteurs, est de comprendre l'utilité des radars. Plus performants, ceux-ci sont maintenant capables de verbaliser les automobilistes pour le non-port de la ceinture ou l'utilisation du téléphone. Mais les chiffres de la mortalité routière ne jouent pas en faveur du radar. En 2022, 3 541 personnes ont perdu la vie sur les routes de France. Une hausse par rapport à 2021 et 2019, année de référence. Il faut analyser les chiffres sur une plus longue période pour constater de vraies améliorations.

Une vitesse moyenne qui chute

La présence des radars depuis 2003 montre le constat suivant. Les accidents mortels à proximité des radars ont baissé de 66 %. Entre 2003 et 2012 par exemple, les radars ont permis de sauver 23 000 vies. De plus, la vitesse - première cause des accidents mortels en France - sur les routes secondaires est passée de 90 à 80 km/h*. Une mesure efficace ? Entre juillet 2018 et décembre 2019, il y avait 331 morts en moins sur les routes (hors autoroute et agglomération).

Une présence qui dissuade

D'un point de vue général, les radars sont responsables d'un changement de comportement chez les automobilistes. « Le meilleur radar, c'est celui... qui ne flashe personne », comme l'explique Benoit Godart, porte-parole de l'institut Vias en Belgique. Chez nos voisins belges, des opérations de grande envergure ont permis d'avoir des résultats concrets. Les « marathons » de contrôle de vitesse organisés par la police pendant 24 heures sur tout le territoire portent leurs fruits. Une baisse de la vitesse de 3 à 7 % en moyenne est enregistrée. Si tous ces chiffres sont loin des performances des Pays-Bas, de l'Allemagne et du Royaume-Uni, les radars montrent une vraie utilité. La balle est désormais dans le camp des automobilistes. Ils savent comment éviter une perte de points et un délestage du portefeuille.

*50 départements sont cependant repassés à la vitesse des 90 km/h.

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