Les diesels AdBlue dans le viseur de l'association UFC Que Choisir
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Les systèmes AdBlue, qui permettent de réduire les émissions d'oxydes d'azote (NOx) des voitures diesel, seraient-ils défectueux ? C'est ce que pointe du doigt l'association de consommateurs UFC Que Choisir...
BlueMotion chez Volkswagen, BlueEfficiency chez Mercedes-Benz, BlueHDi chez Peugeot-Citroën, BlueDCi chez Renault... Vous avez peut-être déjà vu ces appellations sur le coffre d'une voiture, ou en avez eu vent dans la presse. Mais qu'est-ce qu'un moteur « Blue » exactement ? Ce système est entré en vigueur en 2014 avec la nouvelle norme Euro 6, très restrictive en matière d'oxyde d'azote (NOx) rejeté par les moteurs diesel. Les solutions qui existaient à l'époque pour réduire les émissions de NOx (catalyseur, filtre à particules, vanne EGR) étaient insuffisantes pour se mettre en adéquation avec ces nouvelles directives européennes. C'est ainsi qu'est apparue la réduction catalytique sélective, aussi appelée « SCR ».
Une seconde catalyse pour les moteurs diesel
Il s'agit d'un genre de second catalyseur qui injecte dans le pot d'échappement de l'AdBlue, un liquide composé d'ammoniac qui réagit avec les oxydes d'azote contenus dans les gaz d'échappement pour les transformer en gaz inoffensifs, vapeur d'eau (H2O) et azote (N2) en l'occurrence. Les voitures équipées d'un système SCR présentent de fait un second réservoir, réservé à ce liquide, et qui est à remplir occasionnellement (on trouve du liquide AdBlue en station-service ou en centre auto). Seulement aujourd'hui, les moteurs équipées d'un système SCR/AdBlue sont pointés du doigt par l'association de consommateurs UFC Que Choisir...
L'association UFC Que Choisir monte au créneau
Celle-ci a reçu plus de 1 700 rapports de propriétaires faisant état de messages d'alerte à propos de leur système d'AdBlue. « Démarrage impossible dans XXX kilomètres », ou « Défaut antipollution » par exemple. Malgré des réparations effectuées sur les modèles en question, elle rapporte que celles-ci ne sont pas toujours concluantes. Pour cette raison, elle va saisir la Direction générale de la concurrence, de la Consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) pour enquêter sur d'éventuels vices cachés de la part des constructeurs automobiles concernés. Elle demande qu'une enquête à l'échelle européenne soit lancée sur les pratiques des constructeurs autour de l'AdBlue et somme les constructeurs de remédier à ces défaillances. Après le scandale du Dieselgate en 2015, ce « Bluegate » pourrait faire de sérieux remous...
publié le 14 juillet à 08h13, Quentin Pannaud, Media365