Les constructeurs auto face à la difficile recyclabilité des pièces
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Les difficultés économiques et les enjeux écologiques auxquels sont confrontés les constructeurs automobiles les poussent à améliorer la recyclabilité de leurs pièces et composants. Le sujet avance, mais il y a encore des progrès à faire.
Chaque année, des millions de véhicules arrivent en fin de vie, et génèrent une quantité massive de déchets. Les pièces automobiles contiennent en effet des matériaux précieux comme l'aluminium, l'acier, et des métaux rares présents dans les batteries et les composants électroniques du moteur. Les fluides, les pneus et les composants des freins sont aussi des matériaux qui sont « purifiables » et valorisables, pour être remis dans le circuit du neuf ou de l'occasion. Recycler davantage ces matériaux permettrait de limiter l'exploitation des ressources naturelles, de moins polluer et de préserver les sols. Selon un rapport de l'Union européenne, 75 % du poids d'un véhicule en fin de vie est actuellement recyclé ou réutilisé, mais des efforts sont nécessaires pour atteindre un objectif encore plus ambitieux de 95 % !
Des défis écologiques, mais aussi économiques
Ce besoin est d'autant plus criant que les constructeurs font face à des difficultés économiques, avec un secteur automobile en crise depuis plusieurs mois, en raison notamment de la crise des matières premières, de l'inflation, et de la transition vers l'électrification notamment. Sur le plan économique, le recyclage des pièces réduit les coûts liés à l'extraction et au traitement des matières premières, et permet aussi de créer de nouveaux emplois dans la collecte, le tri et la transformation des matériaux. Pour les constructeurs, c'est aussi une bonne manière de valoriser leur filiale de voitures d'occasion, en réhabilitant des modèles avec des pièces recyclées. C'est d'ailleurs ce que fait Renault dans sa Refactory de Flins (Yvelines).
Le salut grâce à l'intelligence artificielle ?
Mais ceci est plus facile à dire qu'à faire... La complexité croissante des véhicules, notamment des voitures électriques qui se démocratisent, rend le démontage et le recyclage plus difficiles. Il faut aussi allouer des investissements importants dans la construction d'infrastructures dédiées, ou la réhabilitation de sites existants. Mais les constructeurs et les équipementiers automobiles ont peut-être trouvé la solution miracle : s'aider de l'intelligence artificielle pour optimiser le démontage des voitures et le recyclage des pièces valorisables, mais aussi développer des matériaux plus facilement recyclables. Dernier exemple en date ? Le concept Renault Embleme qui est recyclable à 90% et émet aussi 90% de gaz à effet de serre en moins de sa production à sa fin de vie...
publié le 22 décembre à 07h00, Quentin Pannaud, Media365