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L'industrie automobile, mauvaise élève du réchauffement climatique

Dans un rapport publié par les constructeurs automobiles Polestar et Rivian, il apparaît que sans action urgente, l'industrie automobile dépassera largement la limite de 1,5°C de réchauffement climatique fixée par les experts du GIEC. Quelques axes de remédiation ont été présentés.

C'est un rapport sur le climat qui avait fait couler beaucoup d'encre lors de sa publication en avril 2022. Le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) tirait la sonnette d'alarme concernant le réchauffement climatique. Ils exposaient plusieurs leviers pour réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES), et pouvoir limiter d'ici 2050 le réchauffement climatique sous les 1,5°C.

L'Automobile pointée du doigt

Aujourd'hui, les constructeurs suédois Polestar et américain Rivian tirent la sonnette d'alarme sur la situation de l'industrie automobile, qui pourrait dépasser de plus de 75% la limite fatidique du degré et demi. Certes, il serait intéressant de comparer ces données à celles issues du fret maritime ou du transport aérien par exemple, mais celles concernant l'automobile sont déjà édifiantes. Les experts des deux marques ont établi ces pronostics en modélisant les émissions futures de l'industrie automobile. Celle-ci est déjà responsable de 15% des émissions de GES dans le monde, et il faudrait, d'ici 2030, les réduire de plus de 43%. Comment ? En prenant des mesures d'urgence qui passent par trois leviers :

Accélérer le remplacement des voitures fonctionnant aux énergies fossiles par des voitures électriques : il s'agirait d'étendre au monde entier le même principe mis en place par la Commission européenne pour 2035, à savoir fixer une date limite pour la vente de voitures thermiques.

Réduire les émissions de gaz à effet de serre dans la chaîne d'approvisionnement: en adoptant des matériaux à faible teneur en carbone et en investissant dans des solutions d'énergies renouvelables pour l'approvisionnement.

Augmenter les énergies renouvelables dans les réseaux électriques: c'est-à-dire développer pour l'automobile de l'électricité verte, obtenue non par l'énergie fossile, mais par des énergies respectueuses de l'environnement.

Les trois leviers, sinon rien

Les experts insistent sur le fait que ces trois leviers ne sont pas substituables, et que c'est en se conformant aux trois que l'automobile pourrait respecter la limite du réchauffement climatique à 1,5°C. Fredrika Klaren, responsable du développement durable chez Polestar a ainsi déclaré que « L'inaction a un coût évident, mais il y a aussi une opportunité financière pour les innovateurs qui trouvent de nouvelles réponses aux défis auxquels nous sommes confrontés ».

Ce « rapport de Kearney » a été communiqué à 12 des plus grands constructeurs automobiles du monde, afin de trouver une voie vers une action climatique collective.

publié le 23 février à 16h00, Quentin Pannaud, Media365

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