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Homicide routier : ce nouveau délit va-t-il réellement changer les choses ?

© Shutterstock , Media365

Officialisé aujourd'hui, le nouveau délit pour les automobilistes conduisant sous l'emprise d'alcool ou de stupéfiants se nomme « homicide routier ». Mais quelle évolution propose-t-il par rapport aux « homicides involontaires » qui étaient en vigueur jusqu'alors ?

3 260 personnes ont perdu la vie sur les routes de France en 2022, d'après les chiffres de la Sécurité routière. Parmi elles, on estime à environ 700 le nombre de victimes tuées dans un accident impliquant au moins un conducteur sous l'emprise d'alcool ou de stupéfiants. Depuis le début de l'année, les tristes faits divers ne manquent pas. À commencer par l'accident de Pierre Palmade en février dernier, qui avait blessé trois personnes et tué l'enfant d'une femme enceinte. Le comédien était sous l'emprise d'une forte quantité d'alcool et de cocaïne. Même chose quelques semaines plus tard. La mort de deux personnes à Ploufagan (22) en avril, mais aussi celle de trois policiers à Roubaix (59) en mai étaient à mettre sur le compte de l'alcool ou des drogues au volant.

Un nouveau délit spécialement crée

De tristes événements qui ont trouvé écho dans la presse et auprès de l'opinion publique ces derniers mois, qui fustigent la justice pour faire évoluer la loi. Jusqu'à aujourd'hui, les accidents liés à un délit (stupéfiants, alcool, excès de vitesse...) n'étaient considérés que comme des « homicides involontaires ». Or, prendre sciemment la route sous l'emprise de stupéfiants ou d'alcool, ne pouvait selon certaines associations, être considéré comme « involontaire ». La Première ministre Élisabeth Borne a donc annoncé hier une requalification des homicides involontaires liés à l'alcool et aux stupéfiants en « homicides routiers ». Il en est de même pour les blessures involontaires qui deviennent des « blessures routières ».

Un véritable changement ?

Seulement, ces évolutions ne changent que la forme, et pas le fond. Ainsi, la répression ne change pas, et un contrevenant encourra toujours jusqu'à 3 ans d'emprisonnement (10 ans pour des circonstances aggravées à cause de l'alcool ou des stupéfiants notamment), et 75 000€ d'amende (150 000€). Rien ne change, ou presque, en somme, et le message envoyé par le Gouvernement n'est sans doute pas assez fort pour espérer faire réduire les accidents mortels impliquant une consommation d'alcool ou de stupéfiants...

publié le 18 juillet à 08h00, Quentin Pannaud, Media365

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