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Fraudes à l'examen du Code de la route : un fléau en augmentation !

© Shutterstock, Media365

Le syndicat national des inspecteurs au permis de conduire (SNICA-FO) dénonce des fraudes toujours plus nombreuses à l'examen du Code de la route. Quelles sont les causes de cette augmentation ? Analyse.

Selon une interview d'Annaïg Serpin, déléguée régionale pour le SNICA-FO (Syndicat national Force Ouvrière des inspecteurs, cadres et administratifs du permis de conduire et de la sécurité routière), accordée à nos confrères de letelegramme.fr, « Il y a 40 % de fraudes au Code de la route aujourd'hui en France et on en voit de plus en plus ».

Passage de l'examen dans le secteur privé

Si la triche a toujours existé, une nette augmentation des fraudes a été constatée depuis 2016. Cette année-là, la réforme du Code de la route a permis la privatisation de ce qui était auparavant un examen d'État. En d'autres mots, des centres d'examen divers et variés, allant de La Poste à votre boulanger de village, ont été agréés par l'État (sur demande) pour que les candidats puissent passer l'examen plus aisément. Comprenez que cette décision avait été prise pour permettre à davantage de candidats de passer leur Code de la route en moins de temps. Concrètement, début 2016, le ministère de l'Intérieur avait annoncé que cela permettrait de libérer 142 000 places d'examen supplémentaires par an.

D'après le SINCA-FO, la possibilité de passer l'examen dans le secteur privé n'a fait qu'augmenter la triche. En cause : des vérifications d'identité très aléatoires, des usurpations d'identité ou encore l'absence de surveillance des candidats pendant l'examen. Mais ce ne sont pas les seules causes...

Faux documents obtenus en ligne

Un rapide petit tour sur le Net ou les réseaux sociaux permet de constater une offre importante pour se payer un faux code de la route. Paradoxalement, en plus des moniteurs d'auto-école, les grands perdants de ces fraudes sont les candidats eux-mêmes qui, souvent, sans avoir réellement acquis le Code de la route, se mettent en danger lorsqu'ils se présentent aux cours de conduite.

De leur côté, les inspecteurs ne mettent que quelques minutes pour repérer les fraudeurs, comme l'a expliqué Sabrina Abizid, monitrice d'auto-école, à nos confrères de TF1 : « La personne voit le feu passer à l'orange et va accélérer pour le passer parce que pour lui, le feu orange, ça passe. Le sens interdit est pris pour un stop très fréquemment. Si ça, ce n'est pas acquis, on sait tout de suite que le Code n'a pas été acquis de manière légitime ».

De lourdes sanctions

Si le phénomène de fraude est en augmentation d'année en année, des sanctions très dissuasives existent pourtant : les fraudeurs risquent jusqu'à 3 ans de prison, 45 000 € d'amende, et 5 ans d'interdiction de repasser l'examen. En revanche, les sanctions pour le centre d'examen coupable de fraude sont, comme le qualifie le SNICA-FO, plus « timides » : l'organisateur de l'épreuve théorique n'est suspendu que pour une période de 3 mois...

publié le 8 mai à 14h30, Thibaut Simon, Media365

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