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En Russie, Lada en pourparlers pour faire travailler des prisonniers

© Shutterstock, Media365

Afin d'augmenter la cadence de production de ses usines, le constructeur chinois AvtoVAZ (Lada) a demandé à la direction pénitentiaire de l'oblast de Samara de recruter des détenus, condamnés à des travaux d'intérêt général.

Les chiffres sont sans appel : seulement 450 000 voitures ont été produites en Russie en 2022. C'est le score le plus bas depuis la chute de l'Union soviétique en 1991. La fautive vous la connaissez, c'est la guerre en Ukraine. Depuis l'invasion du pays par la Russie en février 2024, tous les constructeurs sont partis. La plupart assemblaient des modèles localement : Renault, Volkswagen, Toyota, Hyundai, Honda, Nissan, BMW...

L'arrivée en force des constructeurs chinois

Un départ qui a été bénéfique aux constructeurs automobiles chinois, qui multiplient depuis leurs immatriculations dans le pays. Haval, Geely, Chery, Changan : alors qu'elles étaient autrefois marginales dans le pays, les marques chinoises s'octroient désormais (d'après l'Automobile Magazine) 50% du gâteau russe ! Les 50% restants étant couverts quasiment entièrement par des marques russes. Un comble, quand on sait que ces dernières assemblent désormais de plus en plus de modèles chinois sous licence : des crossovers JAC chez Moskvitch, des FAW chez Lada... Les ex-installations européennes, coréennes et japonaises ont bien changé, au grand bonheur de la Russie qui a racheté les usines et les machines dans la plupart des cas pour un rouble symbolique...

Une embellie pour l'économie russe

Cette arrivée massive des constructeurs chinois a stimulé l'économie russe et l'emploi : les autorités annoncent un taux de chômage historiquement bas, à seulement 3.3% (contre 4.7% avant la pénurie de Covid-19 en 2020). Les usines russes veulent désormais monter en cadence, et augmenter progressivement leurs volumes de production. Dans l'oblast de Samara, cœur historique d'AvtoVAZ (Lada à l'export), les usines de Togliatti et d'Izhevsk (ex-propriétés de Renault) ont des objectifs ambitieux : + 28% d'ici septembre, et +40% d'ici janvier. Plus facile à dire qu'à faire, la région enregistrant une pénurie de main-d'œuvre.

Une pénurie de main-d'œuvre dans l'oblast de Samara

Pour y pallier, les dirigeants locaux ont décidé d'aller piocher...dans les prisons. Aucun chiffre n'a été communiqué, mais AvtoVAZ est en discussion active avec la direction pénitentiaire régionale pour « renflouer » les lignes d'assemblage de détenus condamnés à des travaux d'intérêt général.

« Compte tenu de la situation extrêmement tendue sur le marché du travail de Togliatti et de la région de Samara, le représentant de l'usine a demandé à la direction de l'administration pénitentiaire son soutien et son aide pour recruter du personnel parmi les personnes condamnées au travail forcé », a ainsi déclaré l'administration pénitentiaire.

publié le 5 juillet à 15h00, Quentin Pannaud, Media365

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