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Conflit Israël-Iran : faut-il craindre une augmentation des prix à la pompe ?

© Shutterstock, Media365

Les graves tensions entre l'Iran et Israël ont fait exploser le prix du baril de pétrole, sur lequel sont indexés les prix de l'essence et du diesel. Si le conflit s'enlise et perdure, l'inflation à la pompe est inévitable dans les prochaines semaines.

Déjà engagé dans des conflits sanglants en Palestine et au Liban, Israël a mené dans la nuit du 12 au 13 juin une attaque éclair et surprise sur le territoire iranien : 200 avions et drones s'en sont pris à des installations militaires et nucléaires, dont l'objectif affiché était de réduire à néant les capacités nucléaires du pays, qui menace directement ses voisins, dont Israël fait partie. Quel rapport avec l'automobile ? Le pays des Mollahs est responsable de 5% de la production mondiale de pétrole , et contrôle aussi les principales voies maritimes qui permettent de l'acheminer hors de la région, à commencer par le détroit d'Ormouz et la mer Rouge. Non seulement l'Iran va connaître des perturbations sur ces canaux, mais c'est toute la région qui pourrait être touchée, si le conflit s'enlise et perdure. Et, vu les ripostes orchestrées par l'Iran et les contre-ripostes d'Israël qui ont suivi, on est largement en droit de penser que cela va être le cas.

Le prix du baril de pétrole augmente de 13%

Conséquence : le prix du baril de pétrole Brent , sur lequel sont notamment indexés les tarifs de l'essence et du diesel, a explosé à l'ouverture des bourses, prenant 12,8% pour s'établir à 78 dollars. Une augmentation jamais vue depuis le Covid. Les experts craignent qu'il ne dépasse les 80 dollars voire les 100 dollars pour les plus pessimistes, à commencer par la banque JP Morgan qui a envisagé le scénario d'une fermeture du détroit d'Ormouz. Or, comme le conflit semble loin de trouver une conclusion prochainement, le baril de Brent devrait effectivement continuer d'augmenter dans les prochains jours et semaines. Tout dépend en fait de l'état des stocks des producteurs de pétrole, car si ceux-ci sont vides, l'augmentation du tarif unitaire va les contraindre à acheter leurs barils plus cher, et donc à répercuter cette hausse sur l'essence et le diesel qui pourraient grimper en seulement quelques jours.

La hausse des prix en station est inévitable

Cette grave hausse intervient alors que la situation s'était nettement améliorée en station depuis le début de l'année : le litre de SP-95 s'échange à 1,71€ aujourd'hui contre 1,82€ il y a un an, tandis que le diesel est passé de 1,71€ le litre à 1,60€ le litre (d'après Carbu.com). Nul doute que les tarifs seront bientôt bien moins attractifs, et ce alors que l'inflation pénalise déjà les portefeuilles des Français, et que les vacances d'été , période traditionnellement marquée par une hausse des prix, arrivent à grands pas. Une mauvaise nouvelle pour les automobilistes, français comme européens.

publié le 18 juin à 05h00, Quentin Pannaud, Media365

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