Comment sauver nos petites stations-service ?
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Entre prix exorbitant des carburants, et stations de grandes surfaces impossibles à concurrencer, les petites stations-service peinent à joindre les deux bouts. Le secteur compte une fermeture tous les trois jours. Alors, comment arrêter cela ?
Ce n'est pas uniquement à cause du prix à la pompe qu'il devient de plus en plus difficile de faire le plein. C'est aussi parce qu'il devient de plus en plus difficile de trouver... une pompe. Car dans les campagnes, ou du moins en dehors des grands centres urbains, les petites stations tenues par des artisans indépendants tendent à disparaître. En 2023, 122 d'entre-elles ont mis la clé sous la porte, soit en moyenne une tous les trois jours. Il en reste désormais moins de 11 000. La raison ? La difficulté d'assurer la rentabilité de l'activité. Car les prix pratiqués dans ces petits points de distributions ne peuvent rivaliser avec ceux des stations de super et hypermarchés, où un plein peut coûter jusqu'à 5 € de moins. Finalement, les clients qui se rendent encore dans une petite station, quitte à payer plus cher, le font parce qu'elle est plus près de chez eux, et par sympathie pour un commerçant qu'ils connaissent bien. Mais bientôt, ça ne suffira plus.
Aide à la diversification
C'est pour arrêter cette hémorragie, et préserver cette forme de commerce de proximité que le Gouvernement a décidé d'allouer une enveloppe de 8 millions d'euros à l'aide aux exploitants. Objectif : moderniser ces petites stations-service, et surtout les aider à se diversifier. En effet, on constate que les stations qui proposent d'autres services que le ravitaillement en carburant restent plus facilement à flot. Bar-tabac, boulangerie, épicerie « de secours ». En gros, l'idée est de créer un commerce qui donnera au client une bonne raison de venir. Et accessoirement, il pourra profiter d'être là pour remettre quelques litres dans le réservoir. À notre époque, on se dit qu'il serait aussi probablement très judicieux d'équiper ces stations-service de bornes de recharge rapide. Mais c'est une démarche particulièrement coûteuse, surtout si le réseau électrique local demande à être modernisé. Or, ce n'est pas avec les 8 millions du gouvernement qu'on avancera. Faites le calcul : ça fait moins de 800 euros par station en activité.
publié le 8 septembre à 07h00, Sébastien Vanhouche, Media365
