Carlos Tavares mérite-t-il sa prime de 12 millions d'euros ?

© Stellantis, Media365
L'ex-patron de Stellantis a touché une indemnité de départ de 12 millions d'euros après ses 3 ans à la tête du groupe international et 7 années chez PSA.
En prime des 23,1 millions qu'il a touchés l'année dernière et des 36,5 millions empochés l'année précédente, Carlos Tavares recevra également une indemnité de départ de 12 millions d'euros ! Pourquoi ? En réalité, ce montant se décompose en deux parties. Le siège de Stellantis étant basé à Amsterdam, la société est régie par la loi hollandaise qui, dans le cas de Carlos Tavares, oblige la société à lui verser 2 millions d'euros d'indemnités de départ. En prime de cette dernière, le Portugais profite également d'une prime de 10 millions d'euros pour avoir atteint une partie des objectifs fixés par Stellantis comme le prévoit son contrat. Mais quels sont ces fameux objectifs ?
Carlos Tavares a fait du bien à Stellantis, mais pas que...
Carlos Tavares a sans aucun doute fait du bien à Stellantis. Il est notamment parvenu à mettre en place une plate-forme de production de voitures électriques disposant d'une autonomie de 700 km ou plus ! Des modèles comme la Peugeot E-3008, mais aussi la DS N°8 capable de parcourir jusqu'à 750 par plein d'ions. Il est également parvenu à redresser largement la barre en permettant également à Stellantis de dégager en 2022 et 2023 des marges opérationnelles record de respectivement 16,8 et 18,6 milliards d'euros de profits ! Rappelons qu'au moment de son arrivée chez PSA en 2014, le groupe venait d'enregistrer 5 milliards d'euros de pertes en 2012 et 2,3 milliards d'euros en 2013. Mais Carlos Tavares n'a certainement pas fait que du bien à Stellantis. Le Portugais a notamment instauré un climat de travail pour le moins... « particulier » qui ne plaisait très clairement ni aux concessionnaires, ni aux clients, ni aux fournisseurs du groupe.
Une sacrée prime dans un climat plutôt tendu...
Qui plus est, ce montant passe plutôt mal auprès de nombreux autres acteurs du secteur, tout particulièrement les syndicats, dans une industrie très clairement en difficulté en Europe. Audi vient par exemple d'officiellement fermer les portes de son usine bruxelloise située dans la capitale européenne, mettant près de 3 000 employés au chômage ! Carlos Tavares sort également de Stellantis sur des résultats plus mitigés, puisque la marge du groupe international a chuté de 70 % en 2024 pour ne plus s'élever « qu'à » 5,5 milliards d'euros. Cette prime de départ est-elle donc justifiée ou non ? Toujours est-il qu'être à la tête d'un groupe composé de 15 marques ne doit pas être de tout repos. C'est d'ailleurs sans doute pour cette raison que le Portugais touchait déjà l'un des salaires les plus élevés de l'industrie automobile...
publié le 7 mars à 05h00, Sébastien Vanhouche, Media365