Bientôt la fin du permis à vie pour les seniors ? L'Union européenne relance les débats

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Alors que la France et la Belgique s'y sont plusieurs fois opposées, l'Union européenne réenvisage la possibilité d'imposer une visite médicale obligatoire aux automobiles passé un certain âge...
En ce début d'année 2025, la Commission européenne relance les débats et les discussions autour de son grand plan de réformer la sécurité routière au sein des états membres. Celui-ci prévoit, entre autres, l'abaissement de l'âge légal au permis de conduire à 17 ans , la requalification des homicides involontaires en homicide routier en cas d'accident impliquant la conduite sous l'emprise d'alcool/de stupéfiants ou d'excès de vitesse grave, et la requalification des excès de vitesse en infraction pénale. Mais ce n'est pas tout : un volet est aussi consacré à la potentielle introduction d'une visite médicale obligatoire pour les seniors.
Bientôt la fin du permis à vie pour les conducteurs seniors ?
Car au niveau européen, plusieurs de nos voisins appliquent déjà une telle mesure, à commencer par l'Espagne, l'Italie, le Royaume-Uni, ou encore le Portugal, où le permis de conduire n'est plus « valable à vie ». Bruxelles entend harmoniser ce cas de figure, en imposant notamment et selon le profil de chacun, un test auditif et visuel pour les automobilistes de plus de 65 ans , des sessions de mise à niveau pour se familiariser avec les dernières évolutions du Code de la route, ou encore la consultation d'un médecin pour évaluer ses capacités physiques et cognitives.
La France et la Belgique s'y opposent
Dans les faits, ce projet en est encore au stade des pourparlers : ces derniers mois, plusieurs états européens, dont la France et la Belgique, s'étaient opposés à une telle mesure, notre ministre des transports de l'époque (2023), Clément Beaune, arguant qu'il n'était pas favorable à « un permis périmé ». Sur le sujet, les données de la Sécurité routière montrent que les conducteurs âgés de 65 à 74 ans sont moins impliqués dans les accidents mortels que les jeunes de 24 ans (64% contre 77%). Il semble toutefois y avoir une corrélation entre l'âge du conducteur et le nombre d'accidents, les personnes âgées de plus de 75 ans étant considérées comme responsables dans 82% des cas.Reste à savoir, maintenant, sur quelle statistiques les pontes de l'UE se baseront pour entériner ou non cette nouvelle loi.
publié le 23 février à 07h00, Quentin Pannaud, Media365