Au Salon de Shanghai, les marques étrangères tentent de séduire !

En difficulté en Chine où elles sont chahutées par les constructeurs locaux, les marques automobiles étrangères ont sorti le grand jeu au Salon de Shanghai, pour séduire les consommateurs et espérer reconquérir le premier marché du monde.

Alors qu'ils dominaient le marché automobile chinois depuis des décennies, les constructeurs automobiles étrangers (Volkswagen, Nissan, Toyota...) n'y sont plus vraiment au top de leur forme. L'ascension fulgurante des marques chinoises  (BYD, Geely, Changan, Chery...) ces dernières années a beaucoup fragilisé leur équilibre là-bas, et refaçonné entièrement le paysage automobile. En 2024, sur les 23,2 millions de voitures mises à la route dans l'Empire du Milieu, 5 modèles sur les 10 les plus vendus étaient ainsi de marque chinoise, à commencer par le leader du marché, le BYD Song, qui a volé la première place au Tesla Model Y, relégué au second rang. Les 3e et 4e modèles les plus représentés étaient eux aussi chinois et eux aussi de marque BYD (Qin Plus et Seagull). Pour tenter de se réaffirmer dans le pays, plusieurs marques ont profité du Salon de Shanghai pour présenter de nouveaux modèles destinés à séduire les clients locaux...

Les marques japonaises sortent le grand jeu

Nissan, dont les ventes ont chuté de 24% l'an dernier, tente ainsi une remontada avec deux modèles pensés et conçus pour ce marché : la berline électrique N7 et le pick-up hybride rechargeable Frontier Pro, au style et aux équipements taillés pour les consommateurs chinois. Le groupe chinois a par ailleurs annoncé un investissement de 1,2 milliard d'euros dans le pays. Chez son compatriote Toyota, c'est la même stratégie qui a été retenue, avec deux berlines électriques, la Toyota bZ7 et la Lexus ES, bien différentes des modèles que nous connaissons chez nous. Honda et Mazda, lui aussi japonais, étaient présents quant à eux avec une berline électrique, la Ye GT, et un SUV familial électrique, l'EZ-60 donc la version européenne (baptisée chez nous Cx-6e) sera         plus tard dans l'année.

Volkswagen veut des modèles « en Chine, pour la Chine »

Outre les marques nippones, ce Salon de Shanghai 2025 était bien sûr aussi marqué par la présence d'un poids lourd : Volkswagen. Le groupe, qui fut le premier constructeur à installer un site de production dans le pays dans les années 80, a longtemps été le numéro 1, avant de perdre son titre au profit de BYD, en 2023. Depuis, les ventes ne cessent de dégringoler, pour Volkswagen comme pour Audi, et il faut aujourd'hui aller chercher à la sixième place des modèles les plus vendus pour trouver une Volkswagen (la berline Lavida, nom local de la Jetta). Pour remonter la pente, le groupe allemand veut désormais concevoir des modèles « en Chine pour la Chine ». C'est pour cela que les trois concepts (ID.Aura, ID.Evo et ID.Era) qui ont été dévoilés en première mondiale sont très éloignés de nos modèles européens. Du côté d'Audi, la marque premium a lancé un break électrique fastback baptisé E5 Sportback, censé sauver la marque en lui donnant une image plus jeune et plus lifestyle que jusqu'à présent. Japonaises comme Allemandes, toutes ces marques vont devoir redoubler d'efforts pour maintenir une position stratégique sur le marché chinois. Car derrière, les constructeurs locaux, qui ont aussi profité de l'événement pour dévoiler des modèles tous plus sophistiqués les uns des autres , ne vont pas leur faire de cadeau.