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18 minutes les yeux fermés : l'enquête sur la somnolence au volant qui fait froid dans le dos

© Shutterstock, Media365

Une étude menée par l'association 40 millions d'automobilistes s'est penchée sur le phénomène de la somnolence au volant, et les résultats sont édifiants.

L'expérience a de quoi inquiéter. Dix-huit minutes, les yeux fermés, lancé à vive allure sur « l'autoroute » d'un simulateur. L'association « 40 millions d'automobilistes » a voulu mesurer, chiffres à l'appui, les effets réels de la somnolence au volant. Trois volontaires, six heures de conduite dans des conditions proches d'un trajet vers les vacances , ont révélé l'ampleur des dangers de la somnolence au volant, qui pourrait tuer plus que l'alcool et la vitesse sur autoroute.

Distances de sécurité et écarts de voie

Première constatation : les distances de sécurité s'effritent sous l'effet de la fatigue. Philippe, 69 ans, a ainsi passé plus de trois heures collé à moins d'une seconde de la voiture virtuelle devant lui. Non pas par inconscience, mais parce que l'attention se dissout et que les réflexes se grippent à mesure que le temps passe. Il est aussi passé de 19 écarts de voie à la première heure... à 146 à la sixième heure ! Jade et Pierre, les deux autres « cobayes », n'ont pas fait mieux.  Et puis il y a ce constat inattendu : l'obsession du rétroviseur et du tableau de bord. Jade, 21 ans, a ainsi passé près d'une heure cumulée à ne pas regarder devant elle : 44 minutes rien qu'à scruter ses rétros , 19 minutes de plus à vérifier ses compteurs.

Des conducteurs « aveuglés par le sommeil »

Mais l'épreuve la plus saisissante concerne le temps passé réellement « aveugle ». Les capteurs ont compté chaque battement de paupières prolongé. Jade s'est ainsi absentée visuellement 18 minutes et 18 secondes sur l'ensemble du test. Fermer les yeux une seconde à 120 km/h, c'est 33 mètres engloutis sans voir, rappelle l'étude. Dix-huit minutes ? C'est parcourir un Paris centre-Orly ... les yeux fermés. Pierre a cumulé plus de douze minutes, Philippe, trois. Autant dire qu'en conditions réelles, ces « microsiestes » seraient souvent meurtrières. Le plus inquiétant, c'est que les participants n'avaient pas l'impression d'être si fatigués. Les chercheurs le rappellent : un simple arrêt de dix minutes ou une courte sieste peuvent suffire à rétablir un minimum de vigilance. Mais encore faut-il reconnaître les signaux avant qu'ils deviennent irréversibles !

publié le 15 août à 07h00, Quentin Pannaud, Media365

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