À Moscou, des SUV chinois dans l'ancienne usine Renault

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, publié le 9 décembre

Revendue à l'État russe pour un rouble symbolique, l'ancienne usine Renault de Moscou assemble désormais des SUV chinois sous licence. Une parade trouvée pour pallier la fuite des constructeurs étrangers et le manque d'approvisionnement en pièces...

C'est une des grandes conséquences de la guerre qui oppose la Russie à l'Ukraine. Frappée de plein fouet par les sanctions économiques et le boycott des pays étrangers, la Russie a vu son économie dégringoler gravement. À l'image d'autres secteurs, le marché automobile s'est effondré de 63% d'octobre 2021 à octobre 2022 ! La plupart des constructeurs automobiles sont partis, abandonnant derrière eux leurs usines, leurs concessions et leurs stocks. Claquant la porte du plus grand pays du monde. Nissan, Ford, Toyota, ou encore Mazda sont partis. Renault, qui faisait figure de constructeur quasiment national en Russie (il avait racheté le constructeur russe Lada en 2014), avait ainsi revendu en mai 2022 pour un rouble symbolique ses usines de Moscou, Togliatti, et Izhevsk. Après la France, la Russie était le deuxième marché le plus important pour le constructeur français.

Un coup de main venu de Chine

Les incertitudes de ces derniers mois portaient sur l'avenir de ces usines et ex-filiales, pour la plupart récupérées par l'État russe. Car à cette absence, s'ajoute une pénurie de puces électroniques, tout autant de câbles et de composants électriques. On apprenait par exemple qu'en mai la production reprenait dans l'usine Lada de Togliatti, mais les modèles se voyaient privés d'ABS ou d'airbags ! Finalement, le salut pour l'industrie automobile russe est venu...de Chine ! Les constructeurs chinois commencent en effet à assembler à partir de kits des modèles dans le pays. À l'ancienne usine Renault de Moscou, c'est Moskvitch, une marque soviétique qui avait disparu en 2006, qui fait ainsi son come-back ! Mais ce « grand retour » annoncé de Moskvitch ne se traduit que par l'assemblage de SUV chinois JAC, frappés du logo Moskvitch. Aucune révolution ou nouveauté significative donc... La Russie a peut-être ainsi trouvé la parade pour stimuler son industrie automobile. Si le raz-de-marée chinois est aussi important que sur le marché européen, cela rend pour l'heure difficilement envisageable un retour des constructeurs étrangers sur ce marché (autrefois) florissant.

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