Moto

Les radars anti-bruit sont-ils mort-nés ?

© Shutterstock, Media365

Alors qu'ils devaient entrer en service en 2024, ils pourraient être abandonnés, notamment à cause des motos !

C'est le magazine Capital qui révèle l'information. Les radars anti-bruit, qui sont en phase de test depuis 2022 et devaient entrer en service dès l'année prochaine, ne pourront pas relever les infractions sonores assorties de contraventions. En cause : un protocole de test qui n'est pas à jour, et un seuil de tolérance qui ne correspond pas suffisamment au parc roulant, dont les camions et les... motos.

Seuil contestable

Ainsi donc, le calendrier d'expérimentation de ces radars anti-bruit n'aurait pas été respecté, et de nombreux volets de la phase de test accuseraient un retard conséquent. En outre, le seuil de tolérance de 83 décibels mis en place lors de cette phase expérimentale poserait problème. Il correspond en effet à un « premier seuil de risque pour l'audition » déterminé par le Code de l'Environnement. Aucun problème pour la plupart des voitures en circulation, mais pour les motos, c'est une autre histoire. Il suffit de jeter un œil sur une carte grise de moto (homologuée en échappement d'origine) pour se rendre compte que cela coince. La ligne U1 précise le volume de décibels émis par le moteur et les motos dépassent généralement ce stade. Un constat identique pour les poids lourds.

Plusieurs options

À titre d'exemple, le radar anti-bruit mis en place dans la commune de Villeneuve-le-Roi (78) aurait flashé environ 42 véhicules par jour, dont 50% sont des motos et scooters et 25% des poids lourds... Une situation pour le moins interpellante, qui montre que le seuil retenu est trop éloigné de la réalité du parc roulant. D'autant que lesdits radars seraient également perturbés par les bruits de roulement. Face à un tel constat, plusieurs options seraient sur la table : utiliser un nouveau matériel plus précis, relever le seuil d'acceptation du bruit ou tout simplement abandonner le projet. Toujours est-il que pour le moment, les contraventions annoncées resteront dans les tiroirs.

publié le 12 mai à 07h10, Frédéric De Backer, Media365

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