Honda CB650R
Depuis 1969 et son entrée dans une histoire sans fin, la CB 750 Four a marqué toutes les générations grâce à son moteur quatre cylindres. La CB650R poursuit cette légende avec une motorisation tout aussi fabuleuse.
Il y a peu, à l'image de Yamaha et ses motos labélisées « Dark Side of Japan », Honda s'est lancé dans le concept des motos néo-rétro étiquetées Neo Sport Café. Déclinée en plusieurs cylindrées, de la CB125R à la CB1000R, cette série de roadsters tournée vers le passé avec un design quelque peu futuriste se destine à tous les motards en recherche d'une moto plus « passion » que « raison ». La CB650R atteint parfaitement ces objectifs de cumuler le plaisir de rouler sous un aspect assez futuriste. Malgré l'absence de toutes fioritures ou appendices de protection, elle dégage un certain parfum d'évasion et d'envie de promenades bucoliques.
Tout en douceur
Avec ses 202 kg, elle se situe plus dans la catégorie des mi-lourds à l'arrêt, pour descendre instantanément dans les poids légers dès le premier rapport engagé. Le levier d'embrayage et sa commande par câble se font oublier tant par la douceur de la fonction à glissement limité que de la boîte de vitesses en elle-même. Pas de shifter (disponible en option) mais un renvoi d'angle du sélecteur d'une précision absolue permettant le changement de rapports tout en subtilité.
USB sous la selle
Ne cherchez pas trop d'assistances électroniques ou toutes autres aides à la conduite, Honda a simplement pourvu cette machine de l'ABS obligatoire et d'un Traction Control débrayable. Que demander de plus ? Un port USB est cependant accessible une fois la selle retirée. Ce qui vous obligera à tirer le fil d'alimentation jusqu'au guidon si vous souhaitez y positionner un GPS ou un Coyote. Le tableau de bord est plutôt rustique, avec deux boutons de sélection à enfoncer dans la partie inférieure gauche. Ceux-ci permettent d'afficher les informations habituelles relatives à la consommation, aux trips et autres données généralement présentes sur toutes les motos actuelles. La manipulation est basique et quelque peu ardue avec les gants.
Ça ronronne méchamment
Avec une hauteur de selle de 810 mm et la finesse de cette dernière, tout le monde peut prendre les commandes de cette CB650R. Le levier de frein réglé à mes mensurations, je pose mes mains sur le guidon aux bonnes dimensions pour ce genre de roadster et actionne le démarreur. L'échappement est de type 4 en 1 et, à l'inverse de tout ce qui se construit actuellement, affiche de belles formes et fait plaisir aux oreilles. Franchement ça ronronne méchamment et avec un ralenti à froid assez haut placé, les voisins vont vous détester.
Que du plaisir
Mon casque Arai sur la tête (à laquelle je tiens), je prends la direction de la campagne et je profite d'une belle journée ensoleillée pour apprécier la conduite de cette mid-size Neo Retro Sport qui me procure beaucoup de plaisir. Passant de village en village sur de petites routes sans radars, les 95 chevaux du 4 cylindres s'en donnent à cœur joie. Les pistons ne rechignent pas à descendre sous les 2 000 tr/min et n'hésitent pas non plus à marquer un temps d'arrêt lorsque l'aiguille titille le rupteur. Le tout, sous une véritable mélodie distillée par l'échappement.
Casque au vent
Côté suspensions, la fourche Showa et l'amortisseur arrière donnent tout ce qu'ils peuvent pour gommer les imperfections de nos routes. Jusqu'à 130 km/h, l'absence de tête de fourche n'est pas un problème, on ne subit pas la pression du vent, le pilote fait corps avec l'environnement. Rouler c'est une chose, mais il faut aussi de temps en temps s'arrêter. En conduite dynamique, il ne faudra pas hésiter à tirer fortement sur le levier de frein. Les freinages d'urgence ne figuraient pas en tête de liste du cahier des charges imaginé par Honda. Avec un petit 5l/100 km, cette CB se situe dans la moyenne et offre une autonomie de près de 300 km grâce à son réservoir de 15 litres. Si vous devez vous aventurer sur un chemin recouvert de graviers, le Traction Control se mettra instantanément en action et vous perdrez toute motricité, ou presque.
publié le 19 février à 09h10, Quentin Pannaud, Media365