Cityscoot épinglé par la CNIL
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Les scooters électriques en libre-service de l'opérateur de location seraient géolocalisés de façon abusive.
Présent en France, en Italie et en Espagne, Cityscoot dispose d'une flotte de plus de 7 000 scooters électriques proposés à la location en libre-service. Des véhicules qui, lorsqu'ils se déplacent ou sont prêts à rouler, sont géolocalisés automatiquement toutes les trente secondes. Selon la CNIL, cette géolocalisation est abusive et constitue une atteinte disproportionnée à la vie privée des utilisateurs.
Grosse amende
La Commission nationale de l'informatique et des libertés (CNIL) estime que « la société pourrait proposer un service identique sans géolocaliser ses clients en quasi-permanence. Les données doivent être adéquates, pertinentes et non excessives au regard de l'objectif pour lequel elles sont collectées et utilisées. » Du coup, la CNIL a condamné l'opérateur à une amende administrative de 125 000 € (100 000 € pour un manquement RGPD et 25 000 € pour manquement à la loi informatique et libertés).
Transmis à Google
Cityscoot a également été sanctionné pour avoir transmis à Google des informations sur ses 247 000 utilisateurs sans le consentement de ces derniers via l'utilisation du « reCaptcha » : « Alors que les données collectées sont transmises à Google pour analyse, la société ne fournissait aucune information à l'utilisateur et ne recueillait pas son consentement préalable. » Une solution qui a depuis été abandonnée par Cityscoot au profit d'une « solution 100 % compatible RGPD qui s'appelle MtCaptch », précise l'opérateur.
Contestation
Cityscoot, qui juge les décisions infondées et entend les contester devant le Conseil d'État, estime que ce traitement des données est nécessaire « pour pouvoir calculer le montant à rembourser aux utilisateurs qui n'ont pas correctement mis fin à leur location. »
Non justifié
Un argument qui n'a pas du tout convaincu la CNIL. « Après avoir analysé quel était l'usage des données de géolocalisation pour chacune des finalités (objectifs) avancées par Cityscoot, la CNIL considère qu'aucune de ces finalités ne justifie une collecte de données de géolocalisation aussi fine que celle effectuée par la société. Une telle pratique est, en effet, très intrusive dans la vie privée des utilisateurs, dans la mesure où elle est susceptible de révéler leurs déplacements, leurs lieux de fréquentation ou encore la totalité des arrêts effectués au cours d'un parcours. »
publié le 14 avril à 07h40, Frédéric De Backer, Media365