Can-Am Ryker
Difficile de vivre plus intensément l'«État du rêve américain» qu'au guidon d'un engin sportif à 3 roues ! Voici le Can-Am Ryker !
Les préliminaires n'ont pourtant rien de drôle : s'insérer dans le trafic dense des artères de Los Angeles. Pour prendre logiquement notre place sur la Pacific Coast Highway, l'une des plus mythiques voies de circulation des Etats-Unis, la plus fréquentée aussi ! Une des plus lentes et, paradoxalement, des plus dangereuses ! La réalité californienne s'était déjà manifestée l'avant-veille, devant le Manchego, un bar à tapas mexicanisé de Santa Monica sur la Main Street, où nous étions attablés, tiraillés par la faim et le jet lag.
Luxueusement chaussé
La journée d'acclimatation du lendemain s'achèvera sur une nouvelle séance de sociologie des profondeurs aux SRGN Studios : une soirée révélant les œuvres d'un partenariat entre Can-Am et Dominic « the Shoe Surgeon » (le chirurgien des chaussures en français) Ciambrone, le pape californien de la customisation des baskets de marque. Des grolles exclusives vendues 10 000 $ la paire - du fait main unique à l'aide de belles matières, tout de même... Plus cher que le Ryker de base aux USA ! Les prix des 3 Ryker « habillés » par Surgeon n'auront par contre pas été révélés. Mais ils ont attiré la génération Y locale, forcément aisée, réunie ici pour se montrer (on est sur la côte Ouest !), chacun dans l'entre-soi de sa communauté ethnique.
Divagation californienne
Le Québécois BRP (Bombardier Recreational Vehicle) aura donc choisi de collaborer - sur un one shot ? - avec le chantre de la divagation californienne pour relancer sa gamme 3 roues (Can-Am On-Road) qui, par ailleurs, ne présentait aucune nouveauté. Notre déplacement valait bien un ride le long du Pacifique, mais aussi sur les routes tortueuses de l'arrière-pays.
Direction Malibu
Le constructeur nous aura suggéré de choisir le Ryker, le modèle d'entrée en gamme, le moins cher, mais surtout le plus joueur et le plus jeune. Un engin vif et néanmoins très facile à maitriser, qui nous a mis très à l'aise dans le trafic de L.A. En nous aidant à prendre en patience les spécificités de la conduite locale. À mieux accepter aussi d'attendre 20 minutes au feu avant de pouvoir sortir à gauche de cette fameuse Highway 1, à hauteur de Malibu, pour nous enfoncer dans le dédale des routes des quartiers aisés, avec leurs armées de jardiniers latinos et de caméras. Où, finalement, nous ne nous y sommes pas sentis aussi « very welcome » que chez Richard Savko, ancien capitaine aviateur de l'US Air Force, patron du Rock Store, le rendez-vous motocycliste le plus couru de la planète. The place to be pour les célébrités - de Steve McQueen à Ronald Reagan - mais aussi La Mecque des bikers anonymes.
Comme une motoneige
Dire qu'un Can-Am se conduit comme un quad sur l'asphalte n'est que partiellement juste. En réalité, du fait de leurs 3 points de contact au sol (3 roues, 2 directrices à l'avant, la motrice à l'arrière), le Ryker et le Spyder se pilotent plutôt comme des motoneiges. Ils ont les attitudes d'un Ski-Doo sauf qu'ils évoluent sur le bitume. Ce sont des engins qui s'apprécient d'être menés dynamiquement en jouant sur la position du corps, avec lesquels on peut facilement lever la roue intérieure au virage et stabiliser la machine en contrebraquant légèrement. Ils sont plus rapides que les motos en virage serré et dans les épingles, mais ne s'inclinent pas. Et ne peuvent prétendre se faufiler aussi facilement en ville...
publié le 30 juillet à 07h00, Frédéric De Backer, Media365