Mobilité douce

Voiture en libre-service à la campagne : la solution idéale ?

© Rémi Autopartage, Media365

Face au manque parfois criant de transports en commun en milieu rural, de nombreux maires de France se laissent tenter par l'autopartage, en mettant à disposition de leurs administrés des véhicules en libre-service, à des tarifs très abordables...

La France est une reine de la centralisation, ce n'est pas nouveau. Contrairement à nos voisins allemands qui ont leurs Landers, aux régions autonomes belges, ou encore aux Autonomias espagnoles, l'essentiel du pouvoir et des compétences administratives françaises est encore trop concentrée sur l'État, qui gère en autonomie la plupart des aspects de la vie des Français. Les collectivités territoriales (régions, départements, communautés de communes et communes), bien qu'ayant gagné quelques compétences propres depuis 1980 et les premières lois relatives à la décentralisation, sont encore trop dépendantes de l'Élysée. C'est ainsi que, dans le secteur des transports, de nombreuses communes rencontrent encore des difficultés à rejoindre les agglomérations voisines , faute de solutions adéquates mises en place par l'État.

L'autopartage, solution idéale en milieu rural ?

Certaines communes ont mis en place des liaisons régulières ou du covoiturage solidaire, d'autres des navettes à la demande, commandables depuis un site Internet, et d'autres enfin, essaient un nouveau type de mobilité : des voitures en libre-service ou « autopartage », accessibles à tous leurs habitants. Dans les Pyrénées, le Vexin, le Morvan ou le Massif Central de plus en plus de maires équipent leur village de ce type de véhicules, que chacun peut réserver via une application mobile. La commune finance une partie du service, si bien que les tarifs frôlent parfois les 6, 5, voire 3 euros la demi-journée d'utilisation seulement, soit trois fois moins cher, comparé à certains véhicules diesel, encore largement plébiscités en milieu rural.

Faciliter la mobilité des habitants

Une offre bienvenue, à condition que le ou les véhicules en question soient disponibles quand on en a besoin, avec le plein fait ou la batterie chargée, ce qui demande là aussi une certaine logistique de la part de la commune. « Certains habitants n'ont pas assez de ressources pour posséder une voiture, d'autres ne disposent que d'un véhicule pour la famille, tandis que d'autres encore n'ont simplement pas le permis de conduire. La voiture partagée de la ville leur est alors bien utile pour se déplacer, seul ou en covoiturage », expliquait en 2018 le maire de Villerouge-Termenès (11), qui a déployé ce dispositif dans sa commune. Séduisante cette idée ? En tout cas de plus en plus de communes, départements, et régions s'y mettent !

publié le 10 mai à 05h00, Quentin Pannaud, Media365

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