Vers une généralisation des transports gratuits en France ?
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Plus de 40 agglomérations françaises ont déjà fait le choix d'offrir la gratuité totale des transports. Est-ce une solution viable économiquement ?
Alors que Montpellier deviendra la 45e agglomération de l'Hexagone à offrir la gratuité dans ses transports, le 21 décembre prochain, d'autres villes ont déjà mis en place cette solution. De Dunkerque à Calais en passant par Bourges et Castres, l'objectif est d'offrir à tous les usagers sans distinction, un réseau développé. Cette mesure incite-t-elle à changer les habitudes des voyageurs, en les poussant de plus en plus vers les mobilités douces ?
L'exemple luxembourgeois
Le Luxembourg a franchi le pas en 2020. Précurseur du projet, l'ensemble du pays propose un service gratuit, des bus aux tramways en passant par les trains (il faut enlever les billets en première classe de l'offre). Les résultats sont d'ailleurs positifs au Grand-Duché : une hausse de 14,5 % en 2021 par rapport à 2020. Qu'en est-il en France ? En fin d'année, Montpellier sera la plus grande agglomération française à passer l'étape de la gratuité. Cette mesure sera réservée aux seuls résidents de la métropole. Si l'offre fonctionne dans les petites et moyennes communes, elle devient plus compliquée à l'échelle nationale.
Quid des recettes ?
Généralement, le manque à gagner pour les communes est compensé en partie par un impôt local payé par les entreprises de plus de 11 salariés. Mais dans les grandes métropoles de l'Hexagone, le système est différent puisque les recettes sont beaucoup plus élevées. À Lyon par exemple - deuxième réseau de transport (320 voyages par an et par habitant) le plus fréquenté derrière l'Île-de-France - la compensation est impossible. Les recettes billetterie s'élèvent à 245 millions, soit 25 % du réseau. À Paris, le Passe Navigo devrait augmenter l'année prochaine de 2,6 % (de 84,1 € à 86,3 €). Avec des coûts de fonctionnement élevés et Paris 2024 en approche, l'instauration de la gratuité est encore une idée lointaine. À l'échelle des villes, la France reste néanmoins l'un des seuls pays en Europe à avoir développé un réseau partiel (uniquement le week-end) ou total de gratuité. Encourageant pour l'avenir !
publié le 24 novembre à 08h00, Thibaut Simon, Media365