Vélorue : un concept qui fait encore débat en France
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Lyon a récemment lancé son projet de « Voies Lyonnaises » pour permettre aux cyclistes de rejoindre des points stratégiques. Dans ce projet-ci, l'apparition d'une « vélorue » doit assurer plus de sécurité aux vélos.
La métropole lyonnaise va connaître un changement de taille en matière de mobilité. Son projet de voies cyclables va révolutionner l'espace public. Le centre de Lyon doit relier les agglomérations situées aux quatre points cardinaux du territoire. La voie numéro 12 va relier Lyon à Saint-Priest en desservant Bron et certains quartiers du centre-ville. Les travaux vont commencer en 2024 et d'ici 2026, les 10 premiers kilomètres d'aménagement entre Lyon et Bron verront le jour.
L'objectif est double ! Offrir aux cyclistes un espace plus grand en supprimant des voies de circulation ainsi que des places de stationnement destinées aux voitures, mais également plus sécurisé en leur donnant la priorité. C'est le cas d'une vélorue qui doit apparaître dans le 5e arrondissement du côté de la colline de Fourvière à Lyon. 10 000 cyclistes sont attendus dans ce secteur d'ici 2030.
C'est quoi une vélorue ?
Cerema (le centre d'études des risques sur l'environnement et la mobilité) définit la vélorue comme suit : "c'est une section ou un ensemble de sections de voie appartenant au réseau cyclable structurant et accueillant un trafic motorisé exclusivement de desserte".
En d'autres termes, c'est un espace mixte de circulation où les vélos sont prioritaires.
Ce concept nous vient tout droit des Pays-Bas et d'Allemagne, pays où le vélo est roi. En France, la première vélorue est apparue en 2017 à Strasbourg. Depuis, Bordeaux, Rennes, Lyon et d'autres métropoles se sont lancées dans le projet.
Dans une vélorue, la circulation des vélos peut se faire dans les deux sens et certains véhicules y sont autorisés à circuler. La mesure future permettra aux voitures les moins polluantes d'y accéder. Les véhicules doivent rester derrière les cyclistes et ont pour interdiction de les dépasser.
La différence avec une aire piétonne ou une zone de rencontre, c'est qu'ici, le vélo est prioritaire et les panneaux le confirment. Selon l'agglomération, vous pourrez voir différents messages de prévention apparaître comme :
« Dans cette rue, je ne dépasse pas les cyclistes»
« Dans cette rue, je reste derrière les cyclistes »
Pas tous convaincus ?
Si certains cyclistes ne sont encore pas rassurés par la présence d'une voiture derrière eux, la plupart se réjouissent de cet aménagement. Mais du côté des automobilistes, les critiques sont vives. Ils pointent la suppression de places de stationnement dans ces rues et le ralentissement de la circulation.
À Tours, la rue d'Entraigues donne désormais priorité aux cyclistes. La circulation moins importante abaisse le volume sonore de la rue, mais quelques problèmes font surface.
Supprimer l'accès aux voitures dans une rue fait que celles-ci doivent se reporter aux rues adjacentes. Ce qui entraîne des bouchons. D'autre part, des riverains parlent d'une perte écologique, car ils doivent faire des détours pour arriver chez eux, et donc faire plus de kilomètres en voiture !
Encore peu déployée en France, la vélorue doit trouver son rythme de croisière. Les ZFE pourraient accélérer son arrivée dans les métropoles.
publié le 15 mars à 08h10, Thibaut Simon, Media365