Vélo électrique : Un permis pour les séniors ?
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Alors que l'instauration d'une visite médicale pour les automobilistes était discutée récemment au Parlement européen, ce sont désormais les cyclistes qui sont visés. Une limite d'âge pour rouler en VAE serait-elle envisagée ?
Vers un permis sénior pour plus de sécurité ? C'est en tout cas l'idée de quelques élus hollandais qui pourrait également débarquer en France. Deux phénomènes poussent les experts à cette réflexion. D'un côté, les usages et la pratique progressent avec de plus en plus de cyclistes sur les routes et des moyens plus variés et nombreux comme les cargos, les triporteurs notamment. De l'autre côté, l'augmentation de la mortalité des cyclistes inquiète. On constate aux Pays-Bas que 150 cyclistes tués sur un total de 291 en 2022 avaient plus de 75 ans.
Le vélo électrique est-il trop dangereux ?
La France peut-elle suivre l'idée de son voisin hollandais ? D'après les publications du CNRS, on constate que le vélo électrique est pointé du doigt avec une hausse continue des accidents depuis 2016. On évoque ici « une surmortalité due à la dangerosité du VAE ». Pour rappel en 2022 dans l'Hexagone, 67 % des cyclistes à vélo électrique tués sur la route étaient âgés de plus de 75 ans.
Une formation plutôt qu'un permis ?
Afin de réduire les risques d'accident des cyclistes séniors, on distingue deux cas. Pour certains, l'utilisation du VAE ne date pas d'hier et la connaissance de leur moyen de transport n'est pas à remettre en doute. Cependant, d'autres cyclistes ont découvert l'électrification il y a peu de temps. Ils n'ont pas les bons réflexes ni les bons gestes. Alors plutôt qu'un permis, une formation de plusieurs heures peut être plus adéquate. L'Ufolep (Union française des œuvres laïques d'éducation physique) propose déjà des programmes d'apprentissage. Les associations et professionnels du cycle pourraient s'inscrire dans la boucle pour accompagner les séniors débutants.
Un frein à la pratique ?
Permis ou formation, l'idée est possible, mais peut avoir un impact négatif. Certaines associations estiment que le fait d'imposer un document spécifique peut stigmatiser ou décourager les pratiquants et de ce fait réduire l'adoption du VAE.
publié le 25 mars à 08h00, Thibaut Simon, Media365