Une ville sans voiture, un rêve possible ?
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Aujourd'hui, certaines villes décident de réduire drastiquement l'accès à la voiture. Urgence écologique, promesse politique, les raisons sont multiples. En pleine semaine de la mobilité (16 au 22 septembre 2024), l'idée est-elle vraiment utopique ?
À Pontevedra, au nord-ouest de l'Espagne, la voiture n'est plus qu'un lointain souvenir. Cette ville de 83 000 habitants a pris une décision importante au début du siècle par la voix de son maire : supprimer la voiture et rendre l'espace public aux piétons. Un projet qui a permis de réduire de 60 % les émissions de CO2 en 20 ans. Si l'accès motorisé au centre-ville est toujours possible, les règles sont claires. Interdiction de stationner en surface (parkings souterrains payants), une limitation de vitesse à 20, voire 10 km/h dans le centre historique et un stationnement autorisé de 15 minutes maximum.
La voiture, symbole de la discorde
Que faire de la voiture ? Pour certains, la supprimer est inconcevable. Pour d'autres, elle est jugée trop polluante, trop encombrante. C'est pourquoi plusieurs mesures ont été prises. Outre l'arrivée des modèles électriques, hydrogène ou hybride, et l'instauration de ZFE, les centres-villes interdisent l'accès aux voitures les plus polluantes. Paris a décidé une augmentation du tarif de stationnement des SUV à partir du 1er octobre. S'il est difficile d'imaginer qu'on passera d'une totale dépendance à une suppression radicale de la voiture, un juste milieu semble pouvoir se concrétiser.
Les mobilités douces, motif d'espoir ?
Le 22 septembre 2024, ce sera la journée sans voiture dans plusieurs villes européennes. Le dimanche clôturera la semaine de la mobilité. Une manière de montrer que l'automobile peut, le temps d'une journée, laisser sa place aux mobilités douces. Question de mentalité ou d'habitude, on observe que l'utilisation de la voiture varie. Depuis 10 ans, on remarque que la part des ménages possédant au moins une voiture stagne. Dans certaines villes, si la voiture n'est pas interdite, ce sont les usagers qui la font passer au second plan. C'est le cas d'Amsterdam où le vélo est roi. Même combat à Oslo ou à Lamu au Kenya. Les politiques locales militent pour réduire, voire interdire totalement l'accès à la voiture et rendre plus vivables les artères principales. Une ville sans voiture ? Le rêve est permis, mais loin d'être concrétisé à court terme.
publié le 20 septembre à 05h00, Thibaut Simon, Media365