Mobilité douce

Sécurité dans les transport en commun : est-ce la fin des caméras-piétons ?

© Shutterstock, Media365

Depuis le début du mois d'octobre, les caméras-piétons utilisées par les contrôleurs et agents de sécurité dans les transports en commun sont bannies.

Le dispositif était testé depuis 2021 dans 23 villes françaises. Les caméras-piétons, utilisées pour assurer la sécurité des contrôleurs et agents du réseau RATP, SNCF et des transports en commun dans plusieurs métropoles de l'Hexagone, ne sont plus en service. La raison ? En raison de la dissolution du Gouvernement, le projet n'a pas pu être voté et tombe à l'eau. Alors qu'il devait prendre fin au 1er juillet 2024, le dispositif avait été prolongé le temps de la période olympique. Désormais, c'est terminé, au grand dam des agents de sécurité et des usagers.

Un dispositif qui a porté ses fruits

Le port des caméras-piétons a bien fonctionné. Depuis trois ans, ces boîtiers placés sur le torse des agents de sécurité permettaient de rassurer. Lors d'un contrôle à la sortie du métro ou dans une gare, les agents pouvaient enclencher les caméras en cas de danger. Une source de protection nécessaire. « Quand on commence à se faire insulter ou bousculer et que l'on sent que la situation peut dégénérer, on a pour consigne de prévenir la personne en face que l'on va enclencher la caméra. [...] Au final, ça fait baisser la pression », expliquait un agent de contrôle du réseau de transport nantais. De plus, les arrêts de travail du côté des agents ont baissé. De 30 % dans la métropole lyonnaise notamment. Les caméras permettaient enfin un meilleur dialogue entre contrôleurs et usagers.

Un arrêt définitif ?

Interrogé, le ministère des Transports s'est montré favorable à la reconduite du dispositif. Sauf que pour le moment, aucune date n'a été proposée pour remettre sur la table le port des caméras-piétons. Une décision qui inquiète. En effet, les villes ont d'abord investi. Plus de 100 000 € dans les transports lyonnais pour équiper les agents du réseaux. Puis, ces agents sont maintenant livrés à eux-mêmes, comme auparavant. Avec une montée de l'incivilité dans les transports, la peur resurgit. Certains contrôleurs ne sont pas rassurés, mais ne peuvent pas faire autrement. Cela pourrait impacter les usagers présents dans les trains et les métros. Après des efforts et des résultats positifs, tout ce travail pourrait être réduit à néant. Enfin, pour le moment !

publié le 11 octobre à 05h00, Thibaut Simon, Media365

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