Réduire les accidents de vélo : l'idée géniale des Pays-Bas ?
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Comment améliorer la cohabitation entre cyclistes et automobilistes, à l'heure où de récents évènements tragiques se sont déroulés sur le territoire français ?
La mort d'un cycliste français à Paris a relancé le débat sur la sécurité des vélos et la difficile cohabitation entre cyclistes et automobilistes. À l'heure où la mobilité douce est encouragée pour des raisons écologiques, les infrastructures et le comportement des usagers semblent manquer à l'appel. Une remise en question est donc à l'ordre du jour. Comme souvent, c'est parfois en dehors de nos frontières que surgissent les bonnes idées. Des exemples intéressants à suivre pour une sécurité quotidienne.
Des pistes visibles
L'une des premières pistes d'amélioration concerne les infrastructures. L'exemple des Pays-Bas et des pistes de couleurs est parlant . À Amsterdam comme dans d'autres villes du pays, des voies de couleur permettent aux cyclistes de savoir sur quelle piste ils se trouvent. Les voies à 30 km/h partagées par les autos et les vélos sont peintes en rouge ou construites en asphalte. Une distinction qui contribue à la bonne cohabitation entre les usagers. Lorsqu'un changement de vitesse est visible - passage d'une voie 30 km/h à 50 km/h - la fin de la première limitation et le début de la seconde est clairement indiquée. Des mesures qui portent leur fruit puisque le nombre d'accidents mortels a diminué en 40 ans.
Des miroirs aux feux
Une autre mesure a été adoptée aux Pays-Bas : l'installation de miroirs aux feux. Ces derniers permettent aux camions de voir si un cycliste est présent dans leur angle mort. Les villes ont également adapté leurs infrastructures avec des terre-pleins pour séparer les voies. D'après plusieurs études, le risque d'accident est plus présent sur les voies à 50 km/h sans terre-plein que sur les voies à 50 km/h avec terre-plein.
Une éducation nécessaire
Là encore, les pays qui ont développé et adopté le vélo comme l'un des moyens de déplacement prioritaire ont accompagné leurs usagers. Depuis la garderie, les enfants néerlandais par exemple suivent des leçons de sécurité à vélo. Des programmes qui se suivent tout au long de la scolarité. La France, via l'association de Prévention routière, intervient en milieu scolaire pour partager les bons comportements.
Comment améliorer le système français ?
La question du comportement des automobilistes et des cyclistes est difficilement contrôlable. Dans les faits, plusieurs infrastructures sont déjà en place. C'est le cas de la « Zone Avancée pour Cycliste » situé avant les feux de signalisation, parfois négligée par les voitures. Il en va de même pour les trottoirs que les cyclistes utilisent alors qu'ils sont réservés aux piétons. Enfin, la signalisation aux feux via les panneaux B22 et B23, permettant aux cyclistes de tourner dans le sens de la flèche même lorsque le feu est rouge, n'est pas entrée dans les mœurs pour l'ensemble des usagers. Que faire ? Un travail évident sur les pistes cyclables doit être effectué. Le Gouvernement songe à la question. Dans certaines communes, les pistes fluorescentes et des passages de couleur sont déjà installés. Il faudra sûrement du temps pour l'ensemble du territoire français avant de voir une homogénéisation des infrastructures. Espérons d'ici là que les tensions s'apaisent.
publié le 30 octobre à 07h00, Thibaut Simon, Media365