Mobilité douce

Quels résultats pour le début des voies de covoiturage ?

© Pixabay, Media365

Depuis le 3 mars, une « voie de covoiturage » a fait son apparition sur le périphérique parisien et sur certains tronçons des autoroutes A1 et A13. Le dispositif peut-il convaincre les automobilistes ?

Si vous avez eu l'occasion en ce début du mois de mars d'emprunter le périphérique parisien ou certains tronçons des autoroutes A1 et A13 (Ile-de-France), peut-être avez-vous remarqué un certain changement sur la chaussée. Depuis le 3 mars en effet, une nouvelle « voie de covoiturage » a fait son apparition sur le boulevard (reconnaissable au losange blanc éclairé qui la surplombe), et celle-ci est réservée à certaines catégories de véhicules seulement...

Priorité aux véhicules transportant au moins deux personnes

Déjà déployées à Lyon, à Strasbourg et sur certaines autoroutes depuis plusieurs années, les voies de covoiturage ont été conçues - comme leur nom peut le suggérer - en priorité pour les véhicules « en covoiturage », c'est-à-dire ayant au minimum deux personnes à bord. Les taxis en service, les véhicules 100% électriques, les deux-roues en interfile et les véhicules prioritaires sont également autorisés à y circuler. Ces voies fluidifient le trafic et luttent contre la pollution atmosphérique. Un gain de temps également pour certaines professions. Pour les chauffeurs VTC, la reconduite du projet testé lors de Paris 2024 est une bonne nouvelle. 23 minutes pour effectuer Porte d'Asnières - Porte de Montreuil par exemple. "C'est certain que cela va nous faire gagner un peu de temps. Même si le problème c'est pour entrer ou sortir. Il m'est déjà arrivé de passer 40 minutes bloqué à Porte de Clichy !" explique un chauffeur VTC. Une satisfaction qui se voit également chez les clients, heureux de voir leur trajet de moins en moins bloqué dans les embouteillages.

Des voies vraiment respectées ?

La voie de covoiturage du « périph' », de l'A1 et de l'A13 est située tout à gauche de la chaussée, si bien que les automobilistes circulant seul à bord de leur voiture sont contraints de circuler sur les deux seules voies centrale et de droite. Alors que les radars présents verbaliseront dès le 1er mai 2025, plusieurs automobilistes empruntent déjà les voies sans respecter les règles établies. Sur les premiers jours de test, beaucoup d'automobilistes circulent seul dans l'habitacle de leur véhicule. D'autres se faufilent entre les ambulances et taxis pour gagner du temps. Ces voies ne sont pas du goût de tout le monde. En effet, d'après les premiers témoignages, la crainte de l'augmentation des embouteillages est présente. Pour Pierre Chasseray, délégué général de l'association "40 millions d'automobilistes", le projet de ces voies "relève de l'amateurisme, en plein coeur d'un périphérique déjà saturé". Une pétition a même été lancée en ligne pour s'opposer à la mesure. En attendant de savoir si les voies de covoiturage sont contre-productives ou non, une phase pédagogique est en place jusqu'au 1er mai et le début des amendes pour les contrevenants.

publié le 10 mars à 05h00, Quentin Pannaud, Media365

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