Thibaut Simon, Media365, publié le 11 mars
Si le marché du vélo électrique se porte bien avec plus de 730 000 unités vendues en 2022 en France, plusieurs fabricants sont malgré tout placés en redressement judiciaire. Quand trop de marques inondent le marché !
Quel est le point commun entre Vässla Bike, VanMoof, Reine Bike ou encore Pierer Mobility ? Tous ces fabricants de vélos à assistance électrique ont récemment mis la clé sous la porte. Un paradoxe étrange quand on connaît la popularité de ce moyen de transport. Il y a pourtant des explications quant à la faillite de certaines marques.
Une pénurie de composants
Le 8 novembre 2023, l'entreprise française Reine Bike était déclarée en cessation de paiement devant le Tribunal de Commerce de Nantes. Avec un VAE urbain au cadre ouvert et aux pneus ballon, l'entreprise n'a pas résisté à la pénurie des composants, liée à la période de la crise sanitaire. En effet, Reine Bike a vu ses objectifs de vente diminuer drastiquement. Au lieu de 5 000 ventes annuelles sur une période de trois à cinq ans, l'entreprise en a seulement écoulé 500. Avec des retards d'approvisionnement de pièces détachées, les entreprises ont épuisé leurs capitaux jusqu'à la faillite inévitable.
Des restructurations qui ne suffisent pas
Pour le fabricant suédois Vässla Bike, les problèmes sont sensiblement les mêmes. Malgré une restructuration de l'entreprise à la moitié de l'année 2023, l'entreprise n'a pas réussi à remonter la pente. Cette nouvelle organisation se basait sur une diminution des effectifs - de 60 personnes, l'entreprise n'en a gardé que... cinq - après une perte de huit millions d'euros en 2022. Malgré un design et des innovations récompensés par le German Design Award in Gold pour le modèle Pedal ou le petit vélo sans pédale notamment, Vässla Bike a lentement sombré. Le patron de l'entreprise espère finaliser dans les prochains jours un plan de relance.
Problème d'importation
La dernière raison qui peut expliquer cette faillite des fabricants de VAE se trouve à l'étranger. En effet, toutes les marques ne peuvent produire leurs modèles sur leur site et font appel à des composants qu'on retrouve essentiellement en Asie. La firme néerlandaise QWIC présente aux Pays-Bas, en Belgique, en Allemagne et en Autriche en a payé les frais après 17 ans d'existence. D'abord produit en Chine, sa production a été ensuite délocalisée à Taiwan, mais les douanes ont gardé la Chine comme pays d'origine des produits. Résultat, les taxes ont explosé et QWIC n'a pas réussi à payer les 12 millions d'euros demandés par l'administration fiscale. Espérons que des plans de relance puissent être établis rapidement pour permettre à ces entreprises de revenir sur le devant de la scène tôt ou tard.