Mobilité douce

Métro parisien : la pollution inquiète les scientifiques !

D'après une enquête menée par des volontaires de l'association Respire, la pollution aux particules fines dans le réseau métro et RER parisien serait bien au-delà des recommandations de l'OMS (Organisation mondiale de la santé).

La pollution dans les sous-sols de la Capitale inquiète plusieurs spécialistes. Selon les données récoltées par un collectif de volontaires pendant plusieurs mois, la pollution aux particules fines du métro affiche des résultats négatifs, en les comparant aux recommandations de l'OMS. Après avoir effectué des dizaines de trajets et relevé grâce à plusieurs appareils de mesure, le niveau de l'air sur le réseau RATP est beaucoup trop élevé. D'où vient cette pollution ? Principalement des rames ! Le freinage du métro aux stations accumule des poussières. De plus, la ventilation en mauvais état et l'air extérieur pollué des rues parisiennes n'arrangent pas les choses.

Un danger pour la population

Les chiffres seraient accablants. Si l'OMS recommande un taux de pollution inférieur à 5 µg/m3 (l'unité de mesure de la pollution qui correspond à la masse de particules par unité de volume d'air), celui du métro parisien atteindrait plus de 24 µg/m3. Il sort de cette enquête une autre donnée importante. En comparaison à l'air extérieur, celui du réseau RATP est en excès en moyenne de 10,5 µg/m3. Coordonnée par Jean-Baptiste Renard, directeur de recherche au CNRS et membre de l'association Respire, une plainte a été déposée pour « mise en danger d'autrui et tromperie ». Problème : la RATP conteste ces données.

Des effets néfastes sur la santé ?

Sur le réseau métro/RER, 7,5 millions de trajets sont effectués quotidiennement. Dans une ville qui compte 14 lignes de métro (quatre stations supplémentaires sont en construction) et des millions de voyageurs, la pollution est forcément présente. Elle a des effets négatifs sur la santé publique, c'est un fait. Mais comment mesurer réellement les taux ? À qui faire confiance ? L'Agence nationale de sécurité sanitaire estimait l'an dernier que les études étaient trop limitées pour « tirer des conclusions fermes sur d'éventuels effets sanitaires de l'exposition des usagers à la pollution de l'air. » Cependant, la présence de ces particules fines pourrait provoquer des effets cardio-respiratoires. Pour la RATP, les mesures effectuées doivent être réalisées « par des protocoles scientifiques validés et avec du matériel de référence ». Selon Sophie Mazoué, le service a mis en place des mesures comme des appareils de renouvellement de l'air. La situation n'a pas fini de faire parler d'elle. Pour l'association Respire, des écarts de 1 à 100 ont même été observés d'une station à l'autre.

publié le 25 mai à 05h45, Thibaut Simon, Media365

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