Mobilité douce

Mauvaise nouvelle, le covoiturage en chute libre

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D'après le dernier baromètre publié par Vinci autoroutes, la pratique du covoiturage est au plus bas depuis 2021, année de création de l'indicateur.

C'est l'un des objectifs du Gouvernement en matière de transport. Le covoiturage soutenu par un plan national annoncé fin 2022 doit convaincre les Français d'utiliser la voiture de manière raisonnée. Un investissement de 150 millions d'euros, des aides pour les nouveaux covoitureurs et trois millions de trajets quotidiens d'ici 2027 ; telles étaient les principales attentes. Sauf que dans la réalité, les chiffres constatés récemment ne jouent pas en faveur du covoiturage. Vinci autoroutes a publié les résultats de son baromètre annuel. Qui dit moins de covoiturage, dit augmentation de l'autosolisme ; en progression de 2,9 % par rapport au printemps 2023.

Un recul constaté, une crainte à venir ?

D'après le rapport de Vinci autoroutes, le covoiturage est « à son niveau le plus bas depuis la création du baromètre en 2021 ». Des résultats qui surprennent, surtout que lors des deux éditions précédentes, un élan positif avait été constaté. La société a analysé 700 000 véhicules dans 13 métropoles différentes entre le 3 et le 14 juin 2024. En 2023, 83,8 % des conducteurs circulaient seuls à bord de leur véhicule. En 2024, le taux est de 85,7 %. Une mauvaise nouvelle pour les trajets domicile-travail, puisque les objectifs nationaux tablent sur un taux d'occupation des véhicules de 1,75 d'ici 2030. Avec 1,22 de taux d'occupation aujourd'hui, il faudrait ainsi multiplier par trois le nombre pour atteindre les volontés de la stratégie nationale "Bas Carbone".

Bordeaux et Toulon tiennent le cap

Tours, Aix-en-Provence, Lyon, l'Île-de-France et même Biarritz; dans l'ensemble de ces métropoles et régions, la part du covoiturage est en baisse de 5 à 8 %. En revanche, des résultats positifs sont enregistrés dans deux autre métropoles. À Toulon notamment, le covoiturage est fortement plébiscité avec un progrès de 1,4 %. Pour Bordeaux aussi les résultats sont encourageants avec une progression timide de 0,9 %, mais bien réelle. Le baromètre révèle également les villes où le covoiturage est utilisé. Sur les 13 métropoles étudiées, on constate que Poitiers est la ville où l'on covoiture le plus (26,6 %) tandis qu'à Angers, le covoiturage est moins courant (2,2 %). Enfin, Vinci autoroutes note que le taux de covoiturage est plus faible aux heures de pointe du matin. La progression se fait au cours de la matinée vers 9h45 en moyenne.

publié le 21 octobre à 05h00, Thibaut Simon, Media365

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