Les taxis autonomes dans une impasse ?

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, publié le 24 mai

Produit marketing ou véritable solution de mobilité, les taxis autonomes rencontrent des difficultés à se développer. Alors que le marché penche vers des modes de déplacement écologiques, la conduite sans chauffeur n'est pas encore prête. Faute de temps, de moyens ou de besoin ?

Ils sont des dizaines à imaginer le mode de déplacement du futur. Vélo électrique, voiture partagée ou volante, bus à hydrogène, taxi volant, les solutions ne manquent pas. Parmi elles, le taxi autonome tente de se frayer un passage sur les routes encombrées de l'Hexagone. Mais peut-on vraiment y croire ? Sur le principe, le système apparaît plus économe avec une réduction des coûts pour les entreprises et plus écologique, car ces taxis sont électriques et silencieux. Moins de stress pour les passagers, plus de facilité dans l'analyse de la route et pour se garer et un accueil pour les personnes à mobilité réduite : les avantages sont nombreux, mais restent à confirmer. Depuis 2015, plus de 150 expérimentations ont été réalisées par différentes entreprises pour concevoir la conduite de demain. Mais pour quels résultats ?

Un problème en ville

La RATP a développé avec Mobileye des voitures autonomes dans la capitale, à destination des employés des Galeries Lafayette. Une mise en situation réelle pour tester la technologie. D'autres sociétés se sont également lancées sur le secteur comme Navya, Uber ou Transdev. Mais certaines ont fait faillite, comme le Lyonnais Navya, placé en redressement judiciaire. La première grosse difficulté se trouve sur le terrain. Si le concept paraît rodé, les problématiques des centres-villes freinent le projet de l'autonomie. Adaptation compliquée des véhicules sans chauffeur sur les ronds-points, freinage brusque par rapport à l'environnement, route sinueuse, le bilan semble mitigé. On perçoit également un manque d'enthousiasme de la part des usagers, en plus d'un manque de sécurité et de régularité du service. Au fond, pourquoi les urbains feraient-ils appel à des taxis autonomes quand on connaît la multitude de services déjà existants ?

Du positif à la campagne

Les taxis autonomes ne semblent pas convenir à tout le monde. Pourtant, c'est en milieu rural qu'ils pourraient intéresser une clientèle plus réceptive. Dans la communauté de communes Coeur de Brenne en Indre, la population retrouve une nouvelle forme de mobilité. Alors qu'il n'existe aucune alternative à la voiture, les taxis autonomes auraient le vent en poupe à la campagne. Après des tests de six mois réalisés sur quatre communes, le bilan est positif.

Le rêve américain

La technologie qui utilise descapteurs, des caméras à 360 degréset desradars de dernière génération profite pour le moment aux sites industriels. En phase de test, le système a pris de l'avance outre-Atlantique. Zoox, filiale d'Amazon racheté en 2020 pour 1,3 milliard de dollars, roule déjà sur la Californie. La société a développé un taxi autonome, capable de transporterquatre personnes et de rouler à une vitesse de 56 km/h. Et si la France franchissait le pas ?

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