Les scooters en libre-service sont-ils une vraie alternative à la voiture ?
© Cityscoot, Media365
À Paris, les scooters électriques en libre-service jalonnent l'espace urbain pour aider à la mobilité responsable. Mais peut-on croire en ce mode de transport, à long terme, vu la hausse des prix constatés depuis le début de l'année 2023 ?
La question pourrait trouver une réponse toute simple. En effet, les scooters électriques en libre-service sont efficaces pour changer ses habitudes en matière de mobilité. Laisser sa voiture pour un deux-roues plus respectueux de l'environnement ? Oui, mais un problème apparaît depuis peu.
Les différents prestataires présents dans la capitale parisienne ont annoncé une hausse des tarifs de location. Depuis le premier février, la société Cityscoot a prévenu par mail ses clients que les scooters en libre-service coûteraient 46 centimes la minute, contre 39 centimes auparavant. De plus, les packs prépayés ont également subi une hausse. Cette formule permet d'acheter à l'avance des minutes avec un tarif moins cher que celui de base et en profiter pendant un an.
Mais Cityscoot n'est pas le seul ! Cooltra qui propose le même service a augmenté de trois centimes le tarif à la minute qui passe de 36 à 39. Oui, ces quelques centimes sont peut-être insignifiants, mais ils révèlent une problématique au sein des villes. Vouloir transiter vers l'électrique se fera plus difficilement que prévu. Les trottinettes électriques sont déjà à un tournant de la mobilité douce. La maire de Paris a prévu une consultation citoyenne pour interdire la présence des trottinettes dans l'espace public.
Pourquoi cette hausse ?
D'après les gérants des sociétés de scooters en libre-service, la hausse des prix de l'électricité est l'une des raisons de ces changements de tarif. Côté fournisseurs de certaines pièces détachées, là aussi on constate une augmentation des prix. Alors faut-il toujours croire à cette alternative ? Sur le marché, Cityscoot est déjà plus cher en moyenne de 8 à 10 centimes que ses concurrents.
Paris souhaite se limiter à trois sociétés de scooters électriques. L'exemple de COUP, qui a stoppé son service en décembre 2019 après deux ans d'activité, montre la difficulté du marché. Pour des raisons économiques et une concurrence forte, la filiale de Bosch avait dû fermer ses portes.
Entre la hausse des prix de location et une réduction du nombre d'alternatives électriques, la voiture va peut-être rester pour quelque temps encore le moyen préféré des citoyens. L'avenir des scooters et trottinettes en libre-service n'est pas assuré et les prochains mois seront déterminants.
publié le 13 février à 06h00, Thibaut Simon, Media365