Mobilité douce

Les rames sans conducteur du métro parisien sont-elles un atout lors des grèves ?

© Société du Grand Paris / Agence Richez Associés, Media365

Mardi 7 et mercredi 8 mars, la grève contre la réforme des retraites va perturber le réseau de la SNCF et de la RATP, notamment à Paris. Dans ce contexte, les lignes automatiques du métro permettent-elles de rendre le trafic plus fluide ?

Jusqu'à demain, la SNCF et la RATP vont connaître une perturbation sur le réseau, suite à la grève contre la réforme des retraites. Deux jours de mobilisation où 80 % des TER et TGV seront annulés. La RATP a également annoncé n'ouvrir que la plupart de ses lignes de métro aux heures de pointe. Entre 25 % et 50 % des RER de la ligne A et B rouleront selon l'heure. Mais dans ce contexte délicat pour les utilisateurs de transports en commun, un sujet fait débat : les lignes automatiques !

On sait que Paris prépare sa révolution en matière de mobilité. Le projet "Grand Paris Express" va considérablement changer les habitudes des Franciliens et améliorer le trafic souterrain avec l'instauration de rames automatiques. Mais une question reste en suspens ! Le métro automatique est-il la solution face aux mouvements sociaux ?

Trois lignes automatiques actuellement

Dans la capitale, on compte aujourd'hui trois lignes de métro automatisées, c'est-à-dire piloté à distance grâce à la robotisation. La ligne 14 a été la première en service en 1998 (elle sera prolongée dans le cadre du "Grand Paris Express"), suivie de la ligne 1. Fin 2022, la ligne 4, l'une des plus fréquentées entre Porte de Clignancourt et Bagneux a été rendue automatique. Mais les grèves sont un phénomène à prendre en compte dans un réseau. L'introduction de rames sans chauffeur permet effectivement au trafic de continuer lors d'une grève. Le service est assuré quand d'autres lignes sont à l'arrêt. Pourquoi ne pas rendre l'ensemble des lignes automatiques ?

Coût et fréquentation

Si Paris ne possède que trois lignes automatiques, c'est parce que le coût des travaux est important. Dans le projet "Grand Paris Express" par exemple, la nouvelle ligne 18, mise en service à l'horizon 2026, représente un coût de 2,9 milliards d'euros. Autre problématique, celle de la fréquentation. Les lignes 1, 4 et 14 ont un trafic au quotidien important. Il y a donc un intérêt à les rendre autonomes, tandis que des lignes moins fréquentées n'ont pas forcément besoin de l'être.

Effets de la grève

Prenons l'exemple d'une grève sur le réseau parisien. Lorsque le mouvement de contestation a lieu, les lignes automatisées circulent grâce à du personnel non gréviste. En effet, le pilotage et la maintenance sont nécessaires sur ces lignes depuis un poste de commandement. Une ligne automatique apporte deux solutions pour contrer la grève. La fréquence de passage est améliorée entre deux convois avec un temps de 1 minute 30 contre 3 habituellement. Et la vitesse maximale passe de 40 km/h sur ces lignes contre 25 sur les lignes classiques.

Cependant, lignes automatiques ou non, le réseau a besoin de personnel pour assurer le service du poste de commandement, programmer et faire circuler les lignes à distance. À l'heure actuelle, rendre toutes les lignes automatiques représenterait un coût trop important et la robotisation ne pourrait pas assurer, en cas de grève, un service de qualité aux heures de pointe.

D'ici 2030, le projet "Grand Paris Express" apportera 4 nouvelles lignes automatiques sur le réseau. De quoi donner des idées pour la suite.

publié le 7 mars à 06h00, Thibaut Simon, Media365

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