Les Français marchent-ils assez ?
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Premier mode de déplacement dans les grandes villes, la marche devance la voiture, mais n'est pas assez reconnue sur le territoire.
Vous ne le savez peut-être pas, mais la voiture n'est pas le mode de déplacement préféré des Français. En tout cas dans les grandes villes à l'image de Paris, Lyon ou encore Bordeaux. Dans l'Hexagone, 24 % des déplacements locaux se font à pied (juste derrière la voiture). Pourtant, la marche n'est pas encore une priorité de l'État, alors que le secteur des transports est le premier contributeur d'émissions de gaz à effet de serre (environ 33 % en 2023). D'après l'Ademe (Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie), 70 % de la population en ville se situe à 15 min à pied de lieux stratégiques (école, commerce, médecin). Un pourcentage qui descend à 32 % en zone périurbaine et à 8 % en zone rurale.
Marcher, une question de santé naturelle
1h12 est la durée moyenne par jour consacrée à la marche par les Français. Porté par les moins de 18 ans et les plus de 65 ans - ces deux catégories d'âge marchent deux fois que le reste de la population - ce mode de déplacement génère des bienfaits de santé publique. Un « remède naturel » comme on l'entend souvent, la marche est avant tout préventive contre les maladies chroniques et améliore la santé mentale de ses pratiquants. Ces bienfaits se ressentent également sur l'économie du pays.
Marcher pour améliorer la santé du pays
C'est une autre facette souvent oubliée, mais les déplacements à pied représentent un gain de 57 milliards d'euros par an. Se déplacer à pied, c'est avant tout baisser l'absentéisme au travail, augmenter la productivité et améliorer les relations dans le monde professionnel. Les spécialistes en sont convaincus. « Ces résultats montrent que la marche dépasse largement sa fonction de simple mode de déplacement. Une progression de la part modale de la marche, passant de 24 % actuellement (chiffres 2019) à 30 %, apporterait un bénéfice économique supplémentaire d'environ 35 milliards d'euros pour l'économie nationale », détaillent les rapporteurs de l'enquête menée par l'Ademe.
Encore faut-il inciter les Français à marcher !
Inclusive, gratuite, accessible, la marche n'a pas de défauts, ou presque. Afin de sortir les Français de leur voiture, il faut que le territoire soit prêt à les accueillir. Des zones urbaines aux zones rurales, la politique pour les marcheurs n'est pas assez encouragée. Plusieurs pistes pour changer les mentalités sont proposées par le Réseau Vélo & Marche. Parmi les idées, on relève notamment la généralisation des zones 30 km/h en ville, l'évolution des trottoirs et infrastructures sécurisés pour se déplacer sans danger ou encore la création d'un fonds national pour rénover l'habitat et multiplier la végétalisation des espaces. Les Français attendent désormais du changement pour enfiler leurs chaussures et marcher davantage.
publié le 17 octobre à 07h00, Thibaut Simon, Media365
