Les femmes victimes de sexisme à vélo ?

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, publié le 4 février

D'après une étude anglaise, 90 % des femmes à vélo ont déjà été victimes de violences sexistes sur la route.

Dans le monde merveilleux du vélo, un fait est encore présent : le sexisme subi par les femmes qui roulent sur des deux-roues. Ce n'est pas l'étude de l'association militante londonienne « London Cycling Campaign » (LCC) qui pourra dire le contraire. En effet, on apprend que 9 femmes sur 10 (sur 1 000 femmes interrogées) dans la capitale londonienne ont déjà été victimes de violences sexistes. Une des raisons pour lesquelles seulement un tiers des cyclistes sont des femmes à Londres.

Les résultats de l'enquête

L'étude détaille un peu plus les comportements des usagers de la route par rapport aux femmes à deux-roues. On constate que 93 % des femmes questionnées déclarent que des conducteurs ont utilisé un véhicule pour tenter de les intimider. Des violences qui sont également verbales et qui vont jusqu'au harcèlement physique et à l'agression sexuelle. Enfin, plus d'une femme sur cinq déclare délaisser son vélo - temporairement ou définitivement - suite à ces phénomènes.

Les femmes oubliées ?

Pourquoi une telle insécurité ? Ces résultats inquiétants montrent également le manque de considération de la part des autorités. D'après le rapport de la LCC, 90 % des femmes seraient enclines à faire davantage de vélo si les infrastructures étaient présentes. Pour elles, les itinéraires ne sont pas assez sécurisés pour la pratique du deux-roues. Moins de protection, routes trop fréquentées, isolées ou sombres... Conséquence de cette tendance, la pratique du vélo des enfants, car elle dépend de celles des femmes et de leurs mères dans une grande majorité des cas. Les témoignages de ces femmes démontrent un vrai problème sur la parité hommes/femmes à vélo.

Même problème en France ?

Ces problèmes sont fréquents malheureusement et la France n'y échappe pas. L'an passé, une étude de l'application mobile Strava montrait que la pratique des femmes à vélo est deux fois moins importante que celle des hommes. De plus, on observe dans cette étude que 23 % des femmes sont moins susceptibles que les hommes d'enregistrer une activité sportive avant le lever du soleil. Les progrès sont encore à réaliser pour que la bicyclette devienne réellement « un outil d'émancipation pour les femmes » comme le mentionnait en 1896, Suzanne B. Anthony, militante américaine.

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