Mobilité douce

Les bus roulent... très lentement !

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D'après une étude de la Fédération nationale des associations des usagers de transport (Fnaut), la vitesse moyenne des bus dans les grandes villes baisse de ma manière significative.

L'arrivée des vélos, trottinettes et autres engins de mobilité douce ne fait pas le bonheur des transports en commun. C'est en tout cas le résultat d'une étude menée par la Fnaut en début d'année. On constate que la vitesse d'exploitation des bus urbains (circulation et temps d'arrêt aux terminus) est en constante diminution. Sur les réseaux des villes de plus de 250 000 habitants, cette vitesse est passée de 15,45 km/h (2013) à 15,03 km/h (2018). À Paris, un recul de 3 km/h a même été évalué. Si cette évolution paraît dérisoire, certains réseaux - c'est le cas en 2021 de Nancy, Montpellier, Strasbourg, Marseille - ne dépassaient pas les 13 km/h.

Les couloirs de bus pris d'assaut

Comment expliquer cette diminution alors que la limitation de vitesse en France n'a pas changé ? Tout simplement par l'utilisation des couloirs de bus. En effet, la multiplication des moyens de déplacement a impacté directement la circulation des bus, entraînant des retards et le mécontentement des voyageurs. Résultat, les usagers ont soit quitté le bus, soit transité vers le vélo. Les chiffres sont là pour le confirmer. Avant la période de pandémie du Covid-19, l'usage du vélo en France avait progressé de 19 % entre 2013 et 2019. Entre 2018 et 2022, un bond de 41 % a été constaté tandis que la fréquentation des bus a largement diminué. Les opérateurs des transports publics font part de leur colère face à l'essor de la bicyclette, largement encouragée par les pouvoirs publics.

Le vélo n'est pas l'unique responsable

Si la vitesse moyenne des bus a diminué, c'est également parce que les chauffeurs se sont adaptés. Outre l'essor du vélo et des trottinettes, le partage des couloirs de bus n'est pas équitable, alors que les transports en commun sont censés être prioritaires. La présence des camionnettes de livraison garées en double file cause du tort aux chauffeurs, tout comme la multiplication des arrêts sur les lignes. Comme le souligne la Fnaut, des bus qui roulent vite - entendons ici à la vitesse réglementaire - sont des bus qui coûtent moins chers. « Un gain de 3 kilomètres par heure se traduirait par une économie de carburant et de personnel, et par davantage de recettes. » Comment résoudre ces problèmes ? Pour Olivier Schneider, président de la Fédération française des usagers de la bicyclette, la présence des vélos dans les couloirs de bus n'est pas une solution pérenne. Il faudrait par exemple des voies spécifiques aux deux-roues. D'autant que rouler derrière un bus, ce n'est pas bon pour la santé comme le souligne M.Schneider. Le travail est encore long avant que chaque usager bénéficie de sa propre voie de circulation.

publié le 7 août à 07h00, Thibaut Simon, Media365

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