Le train peut-il réellement concurrencer l'avion et la voiture ?

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Le 16 décembre 2024, la ligne TGV entre Paris et Berlin était inaugurée. Un trajet de 8h pour relier les deux capitales. Ces efforts peuvent-ils amener les voyageurs à privilégier le train sur les longues distances ?
À 9h55 sur le quai de la gare de l'Est le 16 décembre dernier, la ligne Paris-Berlin était officiellement lancée. Huit heures de trajet et trois villes desservies, dont Strasbourg en France, puis Karlsruhe et Francfort en Allemagne. Après 1 300 km de trajet, les premiers voyageurs arrivaient à Berlin, en étant fiers d'avoir inauguré cette nouvelle ligne longue distance. Une question reste pourtant au cœur du débat écologique. Le train peut-il concurrencer l'avion ? Les usagers ont-ils un intérêt financier à utiliser le train sur les longues distances ? Le transport ferroviaire ne récolte pas encore la totalité des suffrages.
Paris-Berlin : quel mode de transport privilégier ?
Ce n'est plus une surprise et les sites de comparaison écologique sont là pour le démontrer. Le train reste plus avantageux d'un point de vue environnemental. Sur un trajet Paris-Berlin, le rejet en émission de CO2 atteint les 3,32 kg contre 227 kg pour l'avion. Le train est même le moyen le plus écologique, tout type de trajets confondus. Mais d'autres paramètres entrent en ligne de compte. Le premier ? Le prix. Comptez 84 euros pour un billet Paris-Berlin en TGV contre 52 € en avion. Le deuxième est évidemment le temps. S'il faut 8h08 précisément pour relier les deux villes en train, il en faut seulement 1h40 en prenant l'avion. Difficile de concurrencer les vols moyens et long-courriers...
Et la voiture électrique ?
Face au train, la concurrence ne fait pas le poids sur le plan environnemental. C'est en tout cas le résultat observé sur les longues distances lorsque le TGV entre dans l'équation. En prenant l'exemple précédent d'un trajet entre Paris et Berlin, la voiture électrique mettra plus de temps que le train - 11h minimum de trajet - avec des pauses pour recharger le véhicule et sera plus polluant avec 109 kg de CO2 rejetés.
Le train s'ouvre à l'Europe
Moins polluant, le train peut mettre en avant un deuxième paramètre, celui des bagages. Avec plus de souplesse et en prenant à l'avance son billet, les voyageurs ont la possibilité de prendre plusieurs bagages en minimisant les prix. Ajouter des bagages sur un billet d'avion peut vite vous revenir plus cher qu'un billet de train. Le transport ferroviaire tente aujourd'hui de tirer son épingle du jeu face à l'avion, mais également face à la voiture thermique. En proposant des trajets dans toute l'Europe (Londres, Bruxelles, Milan, Barcelone notamment), la SNCF veut diversifier son offre. Une ouverture qui attire également les compagnies étrangères dans l'Hexagone. Selon une étude Trainline, la concurrence ferroviaire a fait baisser le prix du billet sur la ligne Paris-Lyon de 43 % entre 2019 et 2023.
publié le 27 janvier à 05h00, Thibaut Simon, Media365