Le train est-il le mode de transport le moins polluant ?
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En vous rendant sur le site de la SNCF, vous trouverez l'information suivante : « Oui, le train est l'un des moyens de transport les moins polluants ». Mais est-ce vrai ? Certaines données ne sont pas comprises dans le calcul du rejet des émissions. Explication.
En décembre 2022, la SNCF faisait parvenir une publicité mensongère sur la pollution de ses trajets. « Voyager en train à grande vitesse, c'est 50 fois moins de CO2 émis que pour un voyage en voiture et 80 fois moins qu'en avion ». Cette communication maladroite a fait l'objet d'une plainte de la part de la Fédération nationale de l'aviation et de ses métiers. Si depuis, les chiffres ont été rectifiés à la baisse, il est nécessaire de connaître les émissions rejetées par chaque moyen de transport.
Le train pollue moins, mais...
L'Ademe, l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie, met à disposition un outil simple pour calculer les émissions de chaque mode de transport. Prenons un exemple.
Pour une distance de 250 km, ce qui équivaut à un trajet Bordeaux-Toulouse, une personne émettra 0,6 kg de CO2 en TGV et 1,5 kg en train intercités. On retrouve en troisième position l'autocar avec 7 kg de CO2, puis la voiture électrique avec 25 kg de CO2.
Les calculs pour l'avion entrent en ligne de compte à partir d'un trajet d'au moins 400 kilomètres sur le site de l'Ademe.
Les calculs...
Cependant, une donnée est à expliquer. Les calculs effectués ne tiennent pas compte du coût des infrastructures, des travaux de maintenance et de construction qui émettent également du CO2. La SNCF, qui veut atteindre la neutralité carbone en 2050, ne possède pas un réseau totalement électrifié... au contraire ! Saviez-vous que la plupart des trains régionaux fonctionnent au diesel ?
Sur les 15 000 km de « petites lignes » (on parle ici des trains régionaux), seulement 1 415 km sont électrifiés. La Cour des comptes souligne également un point important. Les trains TER motorisés ont des émissions par passager très élevé surtout lorsqu'ils sont peu occupés. Un exemple concret montre même qu'un trajet TER diesel (de 140 km environ) avec 10 passagers à bord, pollue cinq fois plus que la voiture si celle-ci est occupée par 2 voyageurs.
Le covoiturage est-il une vraie solution ?
Toutes ces données sont à titre d'exemple et doivent être remises en perspective. Les émissions varient en fonction du nombre de voyageurs à bord de chaque mode de transport. Pour certains trajets, le covoiturage pourrait être une solution écologique viable. À condition évidemment de remplir le véhicule.
publié le 20 février à 16h05, Thibaut Simon, Media365